Centrafrique : des femmes victimes de la LRA placées dans des familles d’accueil à Obo©RFI
Des éléments de la LRA dans un village entre le Sud Soudan et la République démocratique du Congo

Centrafrique : des femmes victimes de la LRA placées dans des familles d’accueil à Obo

Les femmes enrôlées par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) sont violées et données de force en mariage aux chefs de guerre. Elles sont nombreuses à se libérer de cette rébellion ougandaise parfois avec ou sans leurs enfants. Ces victimes sont, pour la plupart, insérées dans des familles d’accueil et apprennent de nouveau à vivre en communauté.

Placés dans des familles d’accueil au quartier AIM à Obo, les femmes et enfants, sortis de la brousse après avoir été capturés par la LRA, tentent de se reconstruire. Mais cette joie n’est pas celle de Rosemonde, capturée et devenue femme d’un chef de la LRA.

« Ils nous ont surprises ma grand-mère et moi alors que nous partions au champs. Ils m’ont capturé et ramené chez eux. Ils m’ont frappé à cause du travail. Pourtant, j’ai toujours été soumise. Ils sont nombreux dans la LRA, j’ai fait trois ans et c’est durant la 4e année que je me suis libérée », raconte-t-elle.

Un défi de réinsertion pour les familles d’accueil

Rosemonde comme bien d’autres victimes de la rébellion ougandaise est suivie et placée dans une famille d’accueil. Jeanne, une femme généreuse, mère de 10 enfants, accepte chez elle cinq autres enfants dont Rosemonde. Son défi, c’est de concilier le comportement des adoptés avec celui de ses enfants biologiques. Pour les accompagner, Jeanne et son mari sont formés et outillés pour apporter un soutien de ce type aux enfants et femmes victimes de la LRA.

« J’ai mes 10 enfants ainsi que mes 5 enfants qui sont sortis de la LRA. Je les rassemble et prends soin d’eux. Je suis très regardante sur les enfants qui sont sortis du traumatisme. Quand je suis avec eux, je fais de sorte qu’ils aient de l’harmonie parmi eux. Pas de différence et surtout pas de bagarre entre eux. Ils mangent une fois et bien », explique Jeanne.

Faciliter leur intégration dans la communauté

Zara Fizane, travaille à l’ONG Invisible Children en charge de l’accompagnement des victimes de la LRA, elle leur apporte un soutien psychosocial et fait le suivi au quotidien de leur vécu dans leur famille d’accueil.

« Ils sont tous traumatisés donc on essaie de leur réapprendre à vivre en communauté, c’est pourquoi, on les place en famille d’accueil », Zara Fizane.

Les victimes de la LRA sont nombreuses à s’échapper en ayant à l’esprit la souffrance encore endurée par celles qui sont encore entre les mains de la LRA comme esclaves sexuelles ou machine de guerre pour les enfants soldats.

 

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