Deux jours après une forte colère due à la mort d’un musicien sud-soudanais à Bambouti, la tension est retombée ce lundi matin. Cependant, la peur continue de gagner les habitants. Cette ville du Haut-Mbomou a été le théâtre, dimanche 17 avril, d’une altercation entre des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) qui, malheureusement, a tourné au meurtre d’un civil sud-soudanais. Les autorités sud-soudanaises exigent que l’auteur du meurtre leur soit livré.
Selon des sources locales, un groupe musical sud soudanais était invité par des éléments de l’UPC pour donner un concert à Bambouti à l’occasion de la fête de Pâques. Ainsi, suite à une mésentente entre les éléments de ce groupe armé, la fête s’est transformée en altercation. Conséquences, un des musiciens a été tué. Dans cette localité tenue par les éléments de l’UPC, les autorités craignent un embrasement.
« Il n’y a aucune force légale à Bambouti »
« Ce groupe musical a été invité par les éléments de l’UPC. Cependant, durant le concert, il y a une dispute entre 2 éléments. Ainsi, dans la foulée, l’un d’eux s’est retranché pour revenir avec une arme et dans sa folie, il a abattu un musicien de ce groupe. J’ai plaidé et le corps a été ramené au Sud-soudan. Le problème qui se pose, il n’y a aucune force légale à Bambouti » a fait savoir Jude Ngayakon, préfet du Haut-Mbomou.
Cette tension inquiète également au niveau parlementaire. Face au risque d’une éventuelle implosion, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement de tout mettre en œuvre afin de déployer les forces loyalistes dans la ville.
« La situation à Bambouti risque de dégénérer à tout moment. Hier, en prenant le corps de leur compatriote, les Soudanais ont promis de revenir ce mardi pour des représailles. Je lance ce cri d’alarme à l’endroit du chef de l’Etat, garant de la sécurité nationale, il va falloir dépêcher urgemment un contingent Faca à Bambouti. Sinon, la ville sera assiégée par les Sud-soudanais » a imploré Jean Bernard Anioué Gbissigui, député de Bambouti.
Par ailleurs, le préfet du Haut-Mbomou indique avoir l’assurance des autorités sud-soudanaises. Assurance selon laquelle, aucune force sud-soudanaise ne pénètrera en territoire centrafricain.