Centrafrique-CPS : report du procès des crimes de Lemouna et Koundjili faute de consensus avec les avocats©JusticeInfo.net
Vue de la salle d'audience de Cour pénale spéciale à Bangui, le 17 décembre 2021

Centrafrique-CPS : report du procès des crimes de Lemouna et Koundjili faute de consensus avec les avocats

L’audience de la Cour pénale spéciale dans l’affaire le procureur contre Issa-Sallet Adoum, Yahouba Ousman et Mahamat Tahir est renvoyée au 25 avril 2022. Les avocats ont boycotté l’audience à la grande déception des victimes. La cour émet l’hypothèse de commettre des avocats d’office aux présumés pour leur prochaine comparution.

Le procès des meurtres de Lemouna et Koundjili n’a duré que quelques minutes. Les avocats des suspects et des victimes n’ont pas répondu présents à la vérification du président de la Cour. Les accusés n’ont pas aussi souhaité comparaître en l’absence de leurs avocats. L’accusation qui constate avec amertume l’état des faits envisage la commission d’office d’autres avocats.

Les associations des victimes dépitées

Au sein des victimes et leur association, c’est la consternation.

« Malheureusement pour nous, car nous étions nombreux à être dans la salle pour voir ceux qui sont accusés d’avoir commis des crimes, mais le procès est renvoyé. Les avocats des accusés ne sont pas dans la salle, c’est un acte de sabotage », estime un responsables d’une association des victimes.

« Les avocats ne sont pas bien traités par la CPS »

Même si l’attitude des avocats a choqué les victimes, leur réaction peut-être comprise car ils ne sont pas bien traités par la CPS, estime Joseph Bindoumi, inspecteur des services judiciaires.

« A la Cour pénale internationale, on ne traite pas les avocats de cette manière de même qu’à la Cour pénale spéciale. On ne peut pas traiter ainsi les avocats qui luttent pour la défense des droits humains. Donc, moi je dis que l’erreur qui a été commise tout à l’heure, c’est de dire au greffe de désigner d’autres avocats. Ce n’est pas ce qui doit être fait. D’ici-là, des négociations vont être ouvertes et nous espérons que le 25 avril tout le monde sera prêt pour participer à cette audience », dit-il outré.

Les avocats ont boudé les primes proposées par la Cour pénale spéciale estimant qu’elles ne correspondent pas à leurs attentes. Pourtant, des sources proches de cette cour avaient indiqué la veille de l’ouverture du procès qu’un compromis avait été trouvé avec les avocats.

 

Sur le même sujet :

Centrafrique : 1er procès de la CPS, les rumeurs du mécontentement des avocats dissipées