Pendant que l’Organisation internationale du Travail veut promouvoir, à travers la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, les conditions restent précaires dans nombres d’administrations publiques et privées en République centrafricaine. En sillonnant quelques services publics de Bangui, Radio Ndeke Luka a pu échanger avec certains fonctionnaires qui déplorent ces conditions.
La sécurité au travail est loin d’être une réalité dans certaines institutions publiques à Bangui, pire encore à l’intérieur du pays. Plusieurs fonctionnaires et agents de l’Etat continuent de travailler dans des conditions précaires. Si certains préfèrent garder le silence pour éviter d’être réprimandé par la hiérarchie, d’autres par contre veulent bien exposer le problème en public afin que des solutions soient trouvées. C’est le cas d’un département ministériel où des cadres exercent dans de mauvaises conditions.
« Les fonctionnaires centrafricains souffrent »
« Nos conditions de travail, en tant que fonctionnaires de l’Etat, laissent à désirer. Voyez comment je suis installé. Confondu avec des paperasses et des archives. La raison, il n’y a pas d’espace au niveau du service de documentation. Pire encore, la toiture du bâtiment suinte lorsqu’il pleut. Le système de climatisation n’existe pas. Vraiment, les fonctionnaires centrafricains souffrent » déplore Joseph Séléngaï, directeur des ressources au ministère des Eaux et Forêts.
Même situation à la mairie de Bangui où l’environnement de travail est déploré par le personnel. Ainsi pour les nombreux hôtes et visiteurs, surpris d’observer ce climat de travail, c’est la stupéfaction.
« L’environnement ne reflète pas ce qu’ils font »
« Déjà à l’entrée, le hall ne fait pas office d’une mairie. Plusieurs portes sont cassées et la peinture du bâtiment est détériorée. L’environnement ici, ne reflète pas une institution qui s’occupe de l’hygiène d’une ville. Ils luttent contre l’insalubrité mais chez eux, c’est totalement le contraire. Les recettes de la mairie servent à quoi » s’interroge John Marangba, un Banguissois.
Cependant dans une déclaration faite à l’occasion de la journée mondiale de sécurité au travail, le gouvernement indique qu’il est à pied d’œuvre pour garantir la santé et la sécurité des Centrafricains sur les lieux du travail.
« Le gouvernement annonce le lancement, à partir du 30 avril 2022, d’une série d’activités visant à promouvoir une approche flexible de management de la santé et sécurité au travail dans les entreprises du secteur formel ainsi que dans celles du secteur informel » annonce Maxime Balalou, ministre intérimaire du Travail.
A première vue, les conditions de travail restent précaires en République centrafricaine. Au moment où plusieurs travailleurs se plaignent de ces mauvaises conditions, des solutions sont loin d’être trouvées. Un problème qui ne touche pas que les institutions étatiques mais aussi quelques institutions privées.