Le gouvernement fait face à une tension de trésorerie. C’est ce qu’a indiqué le ministère des Finances sur son compte Facebook officiel, mardi 03 mai. Pour faire face à cette situation, il engage les départements sectoriels à doubler d’effort. Selon Hervé Ndoba, ministre des finances, les ressources financières mobilisées ne permettent pas à l’Etat de couvrir l’ensemble de ces charges régaliennes.
Le gouvernement a commencé à parler de cette tension de trésorerie après le retour du premier ministre Félix Moloua d’une mission de plaidoyers aux Etats-Unis, fin avril 2022. Il a exprimé les difficultés rencontrées dans ces échanges avec les Institutions de Breton Woods. Ceci après l’échec de conclusion avec le Fonds Monétaire International d’une Facilité Elargie de Crédit (FEC). Conséquences, le gouvernement a suspendu par exemple les évacuations sanitaires.
« Comme vous le savez, un certain nombre de projet techniquement bien montés n’ont pas pu passer au conseil d’administration de la Banque Mondiale. Ceci est dû au fait que certains administrateurs d’un certain nombre de pays ont souhaité le report pour certaines raisons que ces projets ne pouvaient pas passer au Conseil d’Administration. Alors c’était donc l’occasion de discuter avec la Banque Mondiale et de faire le point », avait souligné le chef du gouvernement.
Le gouvernement opte désormais pour des mesures d’austérité. Sur la page officielle du ministère des Finances, le ministre Hervé Ndoba a évoqué pour la première fois les difficultés liées aux dépenses aussi bien qu’aux recettes insuffisantes de l’Etat.
« En l’absence des financements extérieurs, l’Etat n’est plus en mesure d’exécuter le budget initial de manière intégrale, d’où nécessité d’aller vers sa révision. Il est expédient de noter que nonobstant cette situation alarmante, les régies financières ont réalisé une bonne performance, en dépassant les prévisions des recettes au titre du premier trimestre 2022. Cependant, ces ressources financières mobilisées ne permettent pas de couvrir l’ensemble des charges de l’Etat et la poursuite des investissements dans les infrastructures sociales de base », peut-on lire dans le rapport du conseil de cabinet de ce département.
Des coupes budgétaires s’imposent
Dans ce contexte particulièrement tendu, estime le ministre Hervé Ndoba, l’exécutif est mis à rude épreuve, « et il est vital de poursuivre les séances d’immersion budgétaire à un rythme adéquat, en vue de pratiquer des coupes de 40 à 60% dans le budget des ministères sectoriels », insiste le ministre.
Au regard de cette situation et selon des observateurs, la réduction du train de vie de l’Etat s’impose et un collectif budgétaire est donc inévitable. Ceci dans un contexte de hausse généralisée des prix de produits sur le marché.
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