La République centrafricaine, à l’instar du monde entier, célèbre ce 16 mai la Journée du vivre-ensemble. Cette journée rappelle l’importance d’une cohabitation pacifique entre les communautés et vise à amener les humains à s’accepter malgré leurs différences et leurs diversités culturelles. Déchiré par près d’une décennie de conflits armés, le pays est en pleine reconstruction de ses liens sociaux. Plusieurs communautés, autrefois divisées, réapprennent désormais à vivre ensemble.
Différence de religion ou de groupes ethniques, après plusieurs années de conflits, l’acceptation de l’autre demeure la condition sine qua non pour une vie harmonieuse en République centrafricaine. A titre d’exemple, la famille Mody qui avait quitté son domicile en 2013 lors des crises militaro-politiques, l’a regagné cinq ans plus tard et vit en parfaite harmonie avec son entourage dans le quartier Foûh, un populaire du 4ème arrondissement de Bangui, à majorité chrétienne. Après des années de déséquilibre social, chrétien et musulman ont su surmonter leurs différends.
« On s’appelle mutuellement cousins »
« Pendant les évènements de 2013, on a dû quitter notre domicile du fait des violences communautaires. Mais depuis notre retour, il n’y a pas eu de problèmes entre nous. On vit en parfaite harmonie. On s’appelle mutuellement cousins et cousines » affirme Fadimatou, une habitante de Foûh.
Cette nouvelle cohabitation se renforce davantage par des liens de mariage entre les différentes communautés. Un choix auquel nul ne peut s’y opposer.
« Ma fille est chrétienne. Elle vit avec son mari qui lui, est musulman. Malgré les souvenirs du passé et leur diversité socioculturelle, son mari a décidé de l’honorer par le mariage. C’est leur choix. Nous les parents, nous ne pouvons pas nous opposer à cela. De toute façon, il n’y a pas de problème entre nous » témoigne Viviane Nangbema, une habitante du Pk5.
Cette situation ne concerne pas que la capitale. Certaines villes de province, notamment, ont fait du vivre-ensemble, leur cheval de bataille.
« Ici à Koui, il y a une parfaite cohésion sociale entre les habitants. Il n’y a pas de division entre les musulmans et les chrétiens. Après avoir été sensibilisés plusieurs fois par des ONG, la population a bien compris. Aujourd’hui, la localité de Koui est parmi les sous-préfectures où le vivre-ensemble règne sûrement » assure Mamadou Daïrou, député de Koui.
Un exemple du vivre ensemble à Bangui, aujourd’hui, les quartiers qui portent les noms de groupes ethniques ne sont pas que peuplés par des membres de ces ethnies.