La décision de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a été prise après que la République centrafricaine a adopté le Bitcoin, le 21 avril 2022, créant ainsi la surprise au sein de la communauté. Dans un communiqué publié le 06 mai, la Cobac a montré le risque qu’encourt la zone Cemac face à cette monnaie virtuelle.
En prenant cette décision à l’initiative des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), la COBAC a tranché pour couper court au problème né de l’adoption de la crypto-monnaie comme monnaie légale en République centrafricaine. Ceci, dans un contexte où la République centrafricaine assure respectivement la présidence de l’Union monétaire en Afrique Centrale (UMAC) et du Conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
« Les établissements bancaires assujettis à la COBAC ainsi que leurs partenaires techniques dans le cadre des services de paiement ne sont pas autorisés à souscrire ou détenir leur propre compte des tiers les crypto-monnaies ou monnaies virtuelles de quelque nature que ce soit », décide la COBAC.
La commission renforce les dispositifs
Pour contrer les transactions financières entre la République centrafricaine et des pays de la sous-région, le régulateur des banques de la CEMAC engage les établissements bancaires à renforcer les dispositifs en vue d’empêcher la circulation des crypto-monnaies comme instrument des échanges à côté du franc CFA.
« Les établissements assujettis sont tenus de prendre toutes les dispositions utiles et de mettre en place des procédures ainsi que des mesures de contrôle interne, afin que leurs systèmes d’informations puissent identifier à tout moment des opérations en lien avec les crypto-monnaies, de manière à mettre en œuvre les mesures prises par les autorités de tutelle, de supervision et la Banque Centrale », peut-on lire dans la note de l’institution.
Cette loi adoptée à l’unanimité le 21 avril 2022 par les députés, visant à donner cours légal au Bitcoin, a été promulguée le 26 avril, soit 5 jours après son adoption, par la présidence de la République.
Cette loi qui a suscité depuis sa légalisation des inquiétudes de la part des partenaires financiers et techniques de la République centrafricaine tels que la Banque Mondiale et le FMI.
Quelles sont les perspectives pour le pays qui dispose désormais d’une loi aussi délicate ? Laquelle loi heurte la sensibilité de la communauté monétaire internationale dans un contexte où tous les partenaires bancaires sont unanimes que la politique doit être portée par la sous-région ?
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