Si la population centrafricaine est désormais estimée à plus de 6 millions d’habitants, selon les dernières données de l’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (ICASEES), la ville de Bangui en compte presque 1 million et demi. Cependant, il se pose un problème d’infrastructures publiques susceptibles de répondre aux besoins de la population. C’est l’exemple des 5e et 8e arrondissements qui comptent le plus d’habitants à Bangui.
Selon les dernières données de l’ICASEES, le 5e arrondissement de Bangui compte plus de 150.000 habitants. Cependant, toute la commune ne dispose que de deux établissements scolaires publics du fondamental 1 et de deux centres de santé depuis plus de 60 ans après l’indépendance.
Faible accès aux infrastructures sociales de base
« Les infrastructures scolaires dans notre arrondissement datent des années de l’indépendance, notamment les écoles Malimaka et Benz-vi, qui sont restées les mêmes aujourd’hui. Et le plus grand problème du 5e arrondissement reste celui d’accès à l’éducation de qualité surtout pour les jeunes. Ces infrastructures ne suffisent pas face à l’augmentation de la population actuellement. Nous n’avons que deux formations sanitaires : l’hôpital communautaire et le centre de santé de Malimaka », précise Alain Yémo, Maire du 5e arrondissement.
Une situation similaire dans le 8ème arrondissement habité par plus de 122 mille personnes mais qui font face aux difficultés d’accès à l’eau potable.
« Malgré les efforts du gouvernement pour nous construire des forages, ceci reste insuffisant au regard de la forte augmentation des habitants de notre arrondissement. Il suffit de voir comment les gens se déplacent en quête de l’eau dans les quartiers pour comprendre que la demande est toujours en hausse », estime Célestin Madasse, un habitant du quartier Galabadja.
Le gouvernement explore des pistes de réponse
Le gouvernement est conscient de cette hausse de la démographie centrafricaine. Le Premier ministre Félix Moloua, après la publication des résultats de cette cartographie par l’ICASEES, entend lancer, le plus vite possible, le recensement général de la population.
« Je verrai avec le chef de l’Etat très rapidement pour que le décret soit pris afin que nous allions vers le recensement général des habitants. C’est extrêmement important pour que nous ayons tous les éléments, des données sur la population. C’est à ce titre que nous allons maîtriser toutes les questions sociales du vécu de la population pour nous permettre d’orienter nos politiques dans ce sens », annonce le Premier ministre, Félix Moloua.
En attendant ces actions, les conditions sociales de la population restent encore une précarité. En plus du manque d’infrastructures, il faut noter la dégradation des bâtiments existant et le manque de personnel qualifié, surtout dans les domaines de la santé et de l’éducation.
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