En République centrafricaine, malgré les réformes, l’on continue d’observer la lenteur dans le traitement des dossiers au sein des administrations publiques. A titre d’exemple, plusieurs fonctionnaires et agents de l’Etat, admis à la retraite ou mis en disponibilité, se plaignent du blocage de leurs dossiers au niveau de la Fonction publique. Une situation qui peut-être justifiée, selon le ministre de la Fonction publique.
La lenteur dans le traitement des dossiers administratifs est maintes fois déplorée par de nombreux fonctionnaires et agents de l’Etat. Ces plaintes proviennent de Bangui comme de l’intérieur du pays. Le cas de Léocadie Kouzoumoto en est une illustration. Après plus de 20 ans de service, ce cadre du ministère de l’Action humanitaire affirme que son dossier de reclassement, après une mise en disponibilité, a été rejeté parmi plus d’un millier par le ministre de la Fonction publique.
« Mon mari a demandé une mise en disponibilité d’un an. Mais depuis qu’il a repris le travail, il n’a pas de salaire. Il est resté onze mois sans salaire. Moi-même, mon reclassement a duré 8 mois. Le contrôleur financier a déjà visé le dossier. Cependant au niveau de la Fonction publique, le ministre refuse de le signer. Il exige le nom des nouveaux gestionnaires sur les dossiers » a déploré Léocadie Kouzoumoto.
Pour sa part, le chef du département dénonce la corruption entretenue par ses collaborateurs, notamment, les anciens gestionnaires en charge de préparation des dossiers. Raisons, selon lui, de leur licenciement.
« Je ne veux pas qu’on me rende complice d’une certaine injustice sociale. Lorsqu’on n’a pas les moyens, les dossiers traînent. Ceux qui ont donné de l’argent, leurs dossiers me parviennent. J’ai dit niet et tout refoulé. J’ai demandé au directeur général de faire diligence sur les dossiers en souffrance depuis le mois d’octobre. Je veux les voir monter par les nouveaux gestionnaires. Je fais cela pour freiner l’élan de la corruption » a fait savoir Marcel Djimassé, ministre de la Fonction publique.
L’usurpation de titres et de postes sont aussi un phénomène décrié par le membre du gouvernement. Selon lui, cette situation est, parfois, la cause des retards dans le traitement et l’avancement des dossiers dans les administrations publiques.
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