L’apport des femmes dans l’économie centrafricaine n’est plus à démontrer. Ces dernières constituent une main-d’œuvre non négligeable et des actrices incontournables du fait de leur investissement dans les activités agricoles et génératrices de revenus. Pour illustration, à Bocaranga, dans la Lim-Pendé, les femmes constituent, à elles seules, le poumon de l’économie. Elles parcourent des kilomètres pour cultiver la terre, faire du commerce afin de prendre en charge leurs familles.
Les femmes participent de façon non négligeable à l’économie de Bocaranga. Elles approvisionnent le marché en divers produits agropastoraux. Ces femmes doivent se rendre sur les différents axes routiers, souvent, au prix de leur vie pour nourrir leurs familles.
Des femmes au courage exceptionnel
Au marché hebdomadaire de Bocaranga, Michal Bendounga a affronté des obstacles pour venir écouler ses produits alimentaires, notamment, le sésame et les courges.
« Nous allons à Ndim pour acheter ces divers articles. Nous payons le tarif de transport en moto à 7 000 FCFA. Là-bas, nous payons à 3500F la demi-cuvette pour la revendre ici à 4500F » explique Michal poursuivant que : « Nous sommes confrontées à des difficultés. Par exemple, ce samedi nous sommes parties faire des achats, mais subitement les 3R sont venus nous envahir en nous tirant dessus. Apeurées, nous avons abandonné nos articles. C’est après l’accalmie que nous avons sauvé ce que nous avons acheté. Les mines nous font peur certes, mais nous prenons courage pour faire nos affaires.
Quant à Larissa, mère de cinq (5) enfants, elle réussit à prendre en charge sa famille grâce au travail de la terre.
« C’est avec les activités champêtres que nous prenons en charge nos enfants. Nous leur payons des habits, des chaussures et de quoi manger. Nous assurons leur scolarité grâce à nos commerces« , fait-elle savoir.
Faire face à la précarité
De leur côté, les femmes déplacées du site de PK 3 de Bocaranga se montrent très attentionnées au devenir de leurs enfants malgré la précarité. Avec son enfant attaché dans le dos, Achta explique les conditions difficiles des femmes.
« Nous souffrons beaucoup. Nous n’avons ni lit ni drap. C’est la période des pluies, mais je n’ai pas de bâche, je n’ai pas d’habits, je n’ai pas de poulets, ni de bœuf. Nous n’avons rien à manger. C’est la précarité« , raconte-t-elle.
Cependant, cette précarité n’a pas empêché Achta d’avoir, un tant soit peu, le sourire d’une mère avec son enfant qu’elle chérit et qu’elle porte affectueusement.
A Bocaranga, les diverses activités des femmes montrent comment la résilience est possible. Ces femmes réclament une seule chose, la paix pour vaquer librement à leurs activités quotidiennes et consolider leur auto prise en charge.
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