La Cour d’appel de Bangui a acquitté, dans sa sentence du lundi 20 juin, Thierry Savonarole Maléyombo pour insuffisance de preuves. L’ancien ministre des Postes et Télécommunications était poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, complot et association de malfaiteurs en lien avec la rébellion de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Le parquet général de Bangui le soupçonnait d’être en intelligence avec cette coalition dirigée par François Bozizé.
Contrairement aux procès précédents dont les accusés étaient poursuivis des mêmes chefs d’accusation, le procès de Thierry Savonarole Maléyombo n’a duré qu’une seule journée. L’ancien ministre des télécommunications avait été arrêté chez lui en décembre 2020 car il lui était reproché d’être impliqué dans la rébellion de la CPC dont le coordonnateur est l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé.
Selon l’ordonnance de renvoi devant la Cour criminelle, l’accusé, avant son interpellation, avait eu des conversations avec le nommé Eudes Téya, secrétaire exécutif du KNK qui a intégré la CPC, créée par l’ancien président François Bozizé.
Des preuves jugées non fondées par la Cour
L’accusation a introduit des captures d’écran des échanges de texto comme preuve dans le dossier. Mais après la présentation des copies de la conversation, les juges de la Cour criminelle ont estimé que cette preuve n’était pas fondée puisque rien ne démontre dans les échanges que Thierry Savonarole Maléyombo est de mèche avec la CPC.
« La cour, statuant publiquement, contradictoirement à l’égard de l’accusé avec le concours des jurés à la majorité des voix ; en matière criminelle et en dernier ressort sur la culpabilité, acquitte l’accusé Thierry Savonarole Maléyombo pour infraction non-constituée en ce qui concerne l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et association de malfaiteurs », a délibéré la Cour.
Un procès politique selon la défense
De leur côté, les avocats de la défense ont considéré cet élément introduit par l’accusateur comme de simple rumeur. Tout ceci n’a pas empêché le procureur général près la Cour d’appel de Bangui, Éric Didier Tambo, de demander 20 ans de travaux forcés contre l’accusé. Pour la défense constituée de quatre (4) avocats, c’est un procès politique qui ne devrait pas être traité pendant une session criminelle.
Finalement, les juges ne vont pas suivre la trajectoire du procureur et acquittent l’accusé pour insuffisance de preuves. Thierry Savonarole Maléyombo devient ainsi le deuxième ancien ministre à être acquitté dans cette première session criminelle de 2022.
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