Malgré de multiples sensibilisations assorties de mises en garde du gouvernement, l’occupation anarchique des espaces publics continue de poser problème à Bangui. L’avenue Idriss Deby dans le 3ème arrondissement, qui vient d’être reconstruite il y a quelques mois, est encore occupée anarchiquement par des particuliers et vendeurs à la sauvette. Les usagers de cette route s’en plaignent.
L’avenue Idriss Deby, qui n’attend que son inauguration, est en grande partie rétrécie par les étalages. En face du poste de police du 3ème arrondissement, des deux côtés de la chaussée, les occupants anarchiques envahissent les trottoirs et une partie de la chaussée. Cette occupation indigne de nombreux usagers.
« Le trottoir est fait pour les piétons »
« Regardez la femme qui vend la bouillie sur le trottoir. A côté d’elle, il y a une autre qui grille le maïs. Est-ce que c’est l’endroit idéal pour ce genre de choses ? Un peu plus devant, tu as un groupe d’hommes assis carrément sur le trottoir. Alors, comment les gens vont-ils pouvoir passer ? Le trottoir est fait pour les piétons » s’indigne Alphonsine Lakoué, présidente de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA).
Cette pratique est également décriée par la population du 3èmearrondissement et certains commerçants qui, de leur côté, pointent du doigt le laxisme de la municipalité.
« Déguerpir tous ceux qui vendent sur les abords »
« Il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités. Cette voie n’est pas encore officiellement mise à la disposition de la population. Il revient à la mairie de Bangui de veiller sur la décision. Il faut déguerpir tous ceux qui vendent illégalement sur les abords » martèle Urbain, un passant.
Contactée, la municipalité se dit fatiguée de sensibiliser les habitants de ce secteur. Elle menace de passer à la phase de sanctions contre les occupants anarchiques.
« Si ça ne marche pas, nous saisirons la force publique »
« Nous avions demandé à la population de ne pas s’asseoir sur ces trottoirs. Mais en tout cas, les gens sont têtus. Ils persistent à mettre leurs commerces, épaves de voitures et autres sur cette avenue. Ainsi, nous avons demandé aux chefs de quartiers d’identifier ces gens-là. Ils seront invités et si ça ne marche pas, nous saisirons la force publique » affirme Marie-Josèphe Fina-Kota, conseillère à la mairie du 3ème arrondissement.
Pour sa part, le comité de gestion du marché de Km5 affirme qu’il y a encore de la place à l’intérieur du marché. Il demande à ceux qui occupent cette avenue d’aller s’enregistrer afin d’en bénéficier. Par ailleurs, certains Banguissois s’interrogent sur la portée de cet appel.
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