Lancée en 2002, la Cour pénale internationale (CPI) a célébré, ce 02 juillet 2022, ses 20 ans. A Bangui comme à l’intérieur du pays, les victimes attendent beaucoup de cette cour qui juge les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire centrafricain. Pendant que des prévenus comparaissent devant cette juridiction, les critiques sont formulées contre celle-ci, notamment au sujet de l’acquittement de Jean-Pierre Bemba.
Pour ces 20 ans d’existence, un débat sur les forces et faiblesses de la Cour pénale internationale a été suivi en direct au bureau de la CPI à Bangui. Un travail salué par les acteurs nationaux qui proposent des pistes pour plus d’efficacité.
« Si possible, modifier le statut de la CPI »
« En tant que grande juridiction, il faut qu’il y ait une ouverture, notamment au niveau des cours de cassation lorsqu’on rend une décision ou lorsqu’il y a des faits nouveaux. Si possible modifier le statut afin qu’il y ait, en cas d’erreur ou de révision, le rétablissement de la vérité pour que les victimes puissent être tranquilles et qu’ils connaissent les auteurs de l’infraction » a suggéré Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’appel de Bangui.
Ces observations ne sont pas passées inaperçues. Pour le bureau de la CPI en République centrafricaine, l’idée de complémentarité avec les autres juridictions est une efficacité.
« Nous travaillons avec tous les autres acteurs »
« Actuellement, la Cour pénale internationale travaille en coopération avec la Cour pénale spéciale et avec les juridictions nationales. La CPI est une cour de dernier ressort. Cela veut dire que la CPI travaille avec tous les autres acteurs de la justice en République centrafricaine » a précisé Francisco-Gonzalez, coordonnateur médias de la CPI.
Ces 20 années ont été un parcours, parsemé d’espoirs pour les victimes, de test dans la mise en œuvre des Fonds au profit des victimes. Mais également et surtout, de la longue marche vers la justice internationale comme réponse aux crimes de guerre, crimes contre l’humanité dont certains auteurs et coauteurs courent encore à travers la République centrafricaine.
Créée en juillet 2002, la CPI a pour but de juger les auteurs de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre sous certaines conditions. Aujourd’hui, 123 États à travers le monde y ont adhéré. Cependant, la cour ne compte que 2 des 5 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations-Unies, notamment la France et le Royaume-Uni.
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