Quarante-huit heures après l’annonce de l’ouverture d’une enquête contre le Groupe Castel à Paris, les réactions commencent à tomber. Le géant français des boissons est accusé de complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique. Des faits en lien avec le soutien présumé de sa filiale Sucaf-RCA au groupe armé UPC opérant dans la Ouaka et dans d’autres préfectures de la République centrafricaine. A Bangui, les organisations des victimes des crises militaro-politiques se réjouissent de l’ouverture de cette procédure judiciaire.
Près d’un an après la dénonciation faite par l’ONG américaine The Sentry concernant le soutien présumé de la Sucaf-RCA, filiale du groupe Castel, au groupe armé UPC, l’ouverture d’une enquête préliminaire à Paris est accueillie avec satisfaction par les organisations des victimes.
« C’est un atout pour toutes les victimes »
« Lorsque l’accusation a été portée contre le groupe Castel en 2021, le parquet général avait ouvert une enquête. Malheureusement, celle-ci est restée lettre morte. Aujourd’hui avec le renouvellement du dossier par la justice française, c’est un atout pour toutes les victimes de ces événements » s’est réjoui Jacques Muller Birro, secrétaire général de l’Association des victimes des crises militaro-politiques en Centrafrique.
Pour l’opposant et député de la Nation Joseph Bendounga, toute la lumière doit être faite sur ces accusations. Car pour lui, il y a anguille sous roche.
« Quel entendement a-t-elle eu ? »
« Nous attendons que cela se fasse dans de très bonnes conditions. J’ai appris que le conseil de Sucaf dispose des éléments à déposer pour une dénonciation calomnieuse. Cela m’étonne. Comment se fait-il que toutes les entreprises de l’arrière-pays n’ont pas fonctionné et que, seule la Sucaf a tenu le coup. Quel entendement a-t-elle eu pour que ses usines ne soient pas inquiétées » s’est questionné Joseph Bendounga, président du MDREC et député de Bimbo 3.
Le Parquet de Paris a annoncé, le 29 juin dernier, l’ouverture d’une enquête préliminaire visant le groupe Castel pour complicité de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en République centrafricaine. Le groupe français est accusé d’avoir soutenu la rébellion de l’UPC, dirigée par Ali Darassa, à travers sa filiale Sucaf-RCA. Un soutien financier et en nature pour la protection de ses intérêts. Les autorités centrafricaines, pour leur part, n’ont pas encore réagi à cette annonce.
Centrafrique : le groupe Castel visé par une enquête pour complicité de crimes guerre