Dans la nuit du 08 au 09 juillet 2022, un immeuble de 7 étages en construction s’est écroulé. Situé sur l’avenue des Martyrs, en face de l’hôpital communautaire dans le 1er arrondissement de Bangui, ce bâtiment, après 4 ans de travaux, n’a pas tenu sur ses pieds. Des fouilles se poursuivent pour tenter de sauver la vie de la sentinelle encore sous les décombres. La lenteur dans les fouilles fait perdre espoir aux parents.
Selon des sources concordantes, le bâtiment s’est effondré dans la nuit de vendredi vers 23 heures. A en croire les agents chargés de secours, l’un des gardiens se trouverait encore sous les décombres de l’édifice. Pendant que les heures passent, l’espoir des parents s’amoindrit.
« Le plus urgent pour nous, c’est de retrouver son corps. Nous n’avons pas d’autres choses à demander aux autorités » lance l’un des proches.
L’équipe de secours, constituée des sapeurs-pompiers et des secouristes de la Croix-Rouge centrafricaine, est présente sur les lieux. Sauf que, plus de 9 heures après l’effondrement, les fouilles peinent à débuter.
« Le permis de construire n’a pas été respecté«
Présents également sur le site, les responsables du ministère de l’Urbanisme dénoncent le non-respect des clauses du permis attribué.
« Les permis de construire ont été délivrés pour un certain nombre de niveau. Malheureusement, ceci n’a pas été respecté. Ce qui a sûrement occasionné l’écroulement du bâtiment. Dans notre pays, nous constatons que les gens ne vont plus vers les architectes et ingénieurs pour pouvoir sécuriser leurs investissements » déplore Mesmin Mbagui-Guembe, directeur général de l’Urbanisme.
Pour l’Ordre centrafricain des architectes, l’écroulement des immeubles devient récurent ces derniers temps dans la ville de Bangui.
« Construire en hauteur exige des techniques à respecter«
« Je dois d’abord signaler que c’est une récurrence. Au début de l’année, j’avais été appelé juste derrière ce bâtiment pour une expertise. Il s’agissait d’un immeuble R+4 qui s’est également effondré. Je vois la volonté des Centrafricains de commencer à s’adonner à la construction en hauteur. C’est une bonne chose. Sauf que cela exige des techniques qu’il faut respecter » assure Aimé Césaire Mbara, président de l’Ordre centrafricain des architectes.
Les travaux de construction de cet immeuble ont démarré en 2019. Selon les spécialistes, le bâtiment initial était prévu pour 4 étages. L’ajustement des 3 autres aurait provoqué son effondrement.
« Malheureusement en Afrique c’est l’urbanisation qui rattrape la ville »