Lancées depuis deux semaines à Bangui par le ministère de la Fonction publique, les opérations de contrôle des fonctionnaires et agents de l’Etat se poursuivent. Les fonctionnaires de quatre ministères pilotes continuent de se faire enregistrer au centre d’enrôlement à Bangui. Alors que le gouvernement projette de trouver les salaires indûment payés à certains agents, sa stratégie montre des limites.
A Bangui, le centre d’enrôlement des fonctionnaires et agents de l’Etat est situé à l’entrée du ministère de la Fonction publique. Malgré le lancement, il y a plusieurs jours, de cette opération, l’affluence n’est toujours pas au rendez-vous. Seule, une poignée de personnes s’y rendent quotidiennement. A l’accueil, des experts procèdent à la vérification des pièces d’identité et d’autres documents administratifs. Chaque fonctionnaire doit passer par une opération de reconnaissance faciale et scanner ses justificatifs. Pour ceux qui viennent de franchir toutes ces étapes, c’est un soulagement.
« J’encourage ce contrôle car j’ai un seul numéro«
« Je ne me sens pas inquiet, car je possède toutes les pièces requises. Je suis fonctionnaire, je devrais avoir les documents administratifs. J’encourage ce contrôle parce que moi, j’ai un seul numéro de matricule » soutient Boniface Salfagna, un fonctionnaire.
Après deux semaines, les experts sont toujours évasifs sur le nombre des présumés fraudeurs voire sur le succès de l’opération. En effet, sur les quatre ministères concernés, à savoir le Secrétariat général du gouvernement, le ministère de la Fonction publique, le ministère de l’Action humanitaire et le ministère du Genre et de la Famille, seuls quelque 600 fonctionnaires se sont présentés.
« Au moment venu, nous rendrons compte à qui de droit«
« Nous avons remarqué qu’il y a des fonctionnaires qui touchent deux, trois voire quatre salaires. Nous sommes en train de travailler sur ce point. Au moment venu, nous rendrons notre rapport à qui de droit » a affirmé un responsable du contrôle.
Si ce processus connaît la participation de certaines centrales syndicales, toutefois des critiques dénoncent la non-implication des structures de l’Office national de l’Informatique et des services informatiques du Trésor public.
« Si les services et les directions de ressources, l’ICASEES et le ministère des Finances, à travers l’ONI, lesquels ont toutes les données financières de l’Etat, étaient associées à ce travail, je pense qu’on ne viendrait pas vers nous pour nous faire dépenser de plus » a dénoncé Justin Yalingou, syndicaliste au ministère des Transports.
Avec cette opération de contrôle, le gouvernement compte économiser par mois environ 1, 2 milliard de francs CFA. Cependant, il doit s’affranchir de plusieurs défis notamment, l’enrôlement des fonctionnaires à l’étranger ainsi que des militaires qui ne se servent que de leur carte d’identité professionnelle.
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