Les conflits entre bailleurs et locataires deviennent récurrents dans les quartiers de Bangui. Ces malentendus se soldent, pour la plupart, par des expulsions violentes, contraires à la loi. Pour illustration, au quartier Combattant dans le 8e arrondissement, Raïssa et ses enfants ont passé la nuit, le lundi 18 juillet, sous la véranda de la maison louée, malgré l’intervention du chef de leur quartier. Pour cause, elle doit quatre (4) mois de loyer à sa bailleresse. Une expulsion condamnée par les spécialistes du droit.
Raissa, ses deux enfants âgés de 2 et 6 ans ainsi que son petit frère, ont été brutalement chassés de la maison qu’ils louent, sans préavis, par Christine, leur bailleresse. La jeune mère et son mari occupent cette maison depuis plus de 3 ans. Selon celle-ci, son mari, un chauffeur routier, est absent du pays depuis quelques mois. C’est lui d’ailleurs qui paie habituellement le loyer. Raïssa n’a pas supporté ce traitement.
« La propriétaire de notre maison nous a mis dehors sans préavis«
« Nous sommes les locataires de dame Christine et nous n’avons reçu aucun ordre de quitter sa maison. Elle nous a tout juste dit qu’elle ne voulait pas de problème avec nous. Malgré l’intervention de Mustapha Balla, chef du quartier Ngongonon 6, la propriétaire de notre maison nous a mis dehors sans préavis » a déploré Raïssa Nabona.
Malgré l’intervention de Mustapha Balla, le chef du quartier, la propriétaire de la maison n’a pas fléchi.
« Des actes humiliants qui se pratiquent dans le 8ème arrondissement«
« C’était aux environs de dix-huit heures quand j’ai été informé de la situation. J’ai convoqué Christine via mon agent de sécurité mais celle-ci a dit à mon agent de sécurité que ce n’est pas le chef du quartier qui lui a construit la maison. Elle doit se faire justice. Ce sont des actes vraiment humiliants qui se pratiquent partout dans le 8ème arrondissement » s’est indigné Mustapha Balla.
L’expulsion arbitraire des locataires devient récurrente à Bangui. Cependant, cette pratique si elle n’est pas encadrée, viole la loi.
« S’il y a un contrat de bail entre les deux parties, l’une d’elle a l’obligation de résilier le contrat. Cependant, elle doit envoyer une mise en demeure afin d’aviser l’autre partie de la date précise de la libération des lieux. Un délai raisonnable de trois mois est nécessaire. Si le bailleur met dehors, de manière arbitraire, les effets du locataire, c’est un acte illégal. Saisi, le juge des référés peut fixer un délai raisonnable » a expliqué Jonathan Nzapali Gbegon, avocat au barreau de Centrafrique.
Dans le cas d’espèce, Radio Ndeke Luka a pu joindre Christine, la bailleresse mais cette dernière n’a pas souhaité se prononcer sur la question. En attendant le retour de son mari, Raïssa et ses enfants sont dans la rue.
Face aux nombreux conflits entre bailleurs et locataires, Mama Mokonzi interpelle