Ces derniers temps, des exhumations de corps ont été signalées au cimetière de Ndrès. Les auteurs et acteurs de cette pratique avancent comme raison, la construction d’une route qui va traverser ce cimetière. De leur côté, les autorités municipales ont indiqué qu’aucune autorisation n’est encore donnée pour exhumer, c’est-à-dire déterrer des corps dans ce cimetière.
Ces derniers jours, des riverains du cimetière de Ndrès dans le 7ème arrondissement de Bangui, ont remarqué des afflux autour de cette nécropole, fermée au public il y a quelques années. En effet, selon des témoignages, certains habitants de la capitale procèdent à l’exhumation des restes de leurs proches.
« Des parents déterrent les corps des leurs et partent avec«
« Ils déterrent les corps et partent avec. C’est ce que font les parents des défunts. Ils sollicitent parfois l’aide des fossoyeurs pour déterrer les corps afin d’aller les inhumer ailleurs » a témoigné un riverain à Radio Ndeke Luka.
Des jeunes hommes s’amassent dans ce cimetière et attendent d’être sollicités par des personnes qui veulent exhumer les corps de leurs parents. Interrogés par Radio Ndeke Luka, ces jeunes refusent de s’exprimer sur la question.
« Un travail illicite«
« C’est une réalité. Si vous allez présentement au cimetière de Ndrès, vous verrez des jeunes qui sont là et qui attendent. Et pourtant, ils savent bien que le cimetière est fermé. Quand ils viennent séjourner là, c’est qu’en fin de compte, il se passe quelque chose. C’est un travail illicite. Les policiers seront mis à contribution pour appréhender les désobéissants » a prévenu Joseph Tagbalet, maire du 7ème arrondissement.
« Il y a un projet de route mais aucune décision d’exhumation«
« Nous avons évité d’apeurer la population. Tout est parti d’une fausse alerte. C’est ainsi que des gens vont exhumer les corps de leurs parents. C’est vrai qu’il y a un projet de route mais, nous avons rassuré la population qu’il n’y a pas encore de décisions formelles d’exhumation » a indiqué Emile Gros Raymond Nakombo, président de la délégation spéciale de la ville de Bangui.
Selon les autorités locales du 7ème arrondissement, cette pratique a déjà duré plus d’un mois. Les restes humains déterrés sont ceux, beaucoup plus aux abords de la voie qui traverse ce cimetière.
Des sources à la Croix rouge nationale indiquent que des procédures d’exhumation de 1.350 corps sont en cours. Cependant, aucune autorisation judiciaire n’a encore été donnée. Aujourd’hui, la ville de Bangui ne dispose d’aucun cimetière public pouvant accueillir les restes humains exhumés.