Au lendemain de la reconduction, par le Conseil de sécurité de l’Onu, de l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine, les réactions des Centrafricains divergent. Pour ceux qui sont satisfaits eu égard aux assouplissements obtenus, le gouvernement doit doubler d’efforts afin de parvenir à une levée totale. Cependant, d’autres estiment que ces assouplissements ne sont pas une solution aux problèmes sécuritaires auxquels fait face le pays.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé, le 29 juillet 2022, de reconduire pour un an l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. Cependant, la particularité est que les forces de sécurité nationales peuvent désormais se procurer de tous types d’armes, sans autorisation préalable de l’Onu. De leur côté, les autorités centrafricaines doivent notifier au Conseil de sécurité la livraison des armes acquises. Pour certains centrafricains, cet allègement ne résout pas le problème sécuritaire auquel fait face le pays.
« Il fallait totalement lever cet embargo«
« L’allègement partiel n’est pas une solution. Il fallait totalement lever cet embargo puisqu’à l’intérieur du pays, les rebelles nous massacrent. Les Forces armées centrafricaines déployées sur le terrain ne disposent pas de moyens militaires colossaux pour pouvoir protéger la population » regrette une habitante de Mobaye.
Pendant qu’une partie de la population regrette cette décision, d’autres par contre se disent satisfaits, malgré le maintien de la mesure.
« Ça donnera l’occasion aux forces de défense de s’armer«
« Je suis ravi parce qu’il y a eu des assouplissements. Ce qui donnera l’occasion aux forces de défense et de sécurité de s’armer afin de faire face à l’ennemi et défendre l’intégrité du territoire. Ainsi, je demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour que cette mesure soit totalement levée l’année prochaine » se réjouit un habitant de Baboua.
Une assertion partagée par un parti de l’opposition démocratique. Saluant cet allègement accordé aux forces de sécurité nationales, il exhorte le gouvernement à mieux faire pour espérer la levée totale de cette sanction.
« C’est déjà une avancée«
« Certes, il n’y a pas eu levée de l’embargo mais il y a eu des assouplissements, notamment, l’autorisation d’achat des véhicules et des armes. C’est déjà une avancée. J’exhorte le gouvernement à continuer, tout en informant le comité de sanctions des procédures en cours avant que nous arrivions à acquérir ces armements-là. L’objectif est d’arriver à une levée totale » précise Cyriaque Gonda, coordonnateur de l’Union des forces démocratiques de l’opposition.
Par ailleurs, cet embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine pèse toujours sur les groupes armés. Ces derniers ne sont pas autorisés à se procurer du matériel militaire. Cependant, ils doivent se conformer à l’Accord politique (APPR) du 6 février 2019.