Le collectif des éleveurs peulhs et celui des femmes de la communauté musulmane du village Djabarouna, au pk 45 sur la route de Boali, ont marché ce 02 août 2022 à Bangui pour soutenir le projet de révision de la Constitution. Cette marche a débuté sur l’avenue des Martyrs pour chuter à l’Assemblée nationale où un mémorandum a été remis au premier vice-président de cette institution.
Ils sont plus de 500 à fouler, ce mardi matin, les pavés de l’avenue des Martyrs. Sur les banderoles, l’on peut soigneusement lire « Nous, éleveurs centrafricains, soutenons le projet de révision de la constitution pour garantir la stabilité et la paix durable de notre pays ». Même si visiblement beaucoup d’entre eux ignorent encore le mobile de cette mobilisation, leur leader est convaincu d’une chose.
« Pourquoi ne pas le faire chez nous ?«
« Nous voulons la paix dans la zone CEMAC. Regardez au Tchad, l’ancien chef de l’Etat a passé combien d’années au pouvoir… Au Cameroun, Paul Biya est au pouvoir depuis 40 ans. Au Gabon, Omar Bongo a passé 50 ans à la tête du pays. Au Congo-Brazzaville, bientôt Denis Sassou-Nguesso fera 40 ans au pouvoir. Pourquoi ne pas le faire chez nous ? Nous, on ne veut pas la guerre. Que la Cour constitutionnelle donne 3,4 voire 5 mandat à tous les présidents » a martelé Idrissa Yougouda, leader des manifestants.
Réceptionnant le courrier, le 1er vice-président du bureau de l’Assemblée nationale indique que l’institution se penchera sur la correspondance au moment venu.
Une démarche constitutionnelle ?
« Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 102, nous autorise à réceptionner la pétition. Ainsi, nous allons l’examiner, dès le retour du président, qui est en mission, avant de la transmettre à qui de droit » a affirmé Evariste Ngamana, 1er vice-président de l’Assemblée nationale.
Il y a quelques jours, le gouvernement a pris acte du projet de révision de la constitution en renvoyant la balle dans le camp de l’Assemblée nationale. Cette initiative du pouvoir continue d’alimenter les débats dans les milieux politique et social. Pour le moment, les yeux sont tournés vers la Cour constitutionnelle qui doit trancher.
Centrafrique : le gouvernement, favorable à la révision de la Constitution