Soixante-deux ans après l’accession à l’indépendance de la République centrafricaine, l’éducation reste un défi à relever. En plus de l’insuffisance des infrastructures scolaires, le faible effectif des enseignants qualifiés et un système éducatif inadéquat ont conduit à une baisse drastique de niveau dans le pays.
Si l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde, celle-ci reste encore un défi pour la République centrafricaine 62 ans après son accession à l’indépendance. Des crises militaro-politiques récurrentes ont considérablement impacté le système éducatif du pays. Une situation déplorée par de nombreux acteurs qui, toutefois, pointent du doigt le phénomène des maîtres-parents.
« Ces derniers n’ont pas le niveau requis »
« Au niveau du fondamental 1, il n’y a que des maîtres-parents qui dispensent des cours. Mais ces derniers, le plus souvent, n’ont pas le niveau requis. Il y a également des classes à roulement, communément appelées classes à mi-temps, où les enfants arrivent à 8h00 et repartent à 10h00. Auparavant, il n’y en avait pas. Le nombre de places était limité. Chaque enseignant avait sa classe et dispensait le matin jusque dans l’après-midi » a déploré Félix Pounika, un professeur à la retraite.
Pour les observateurs de la vie socio-politique, le système éducatif actuel est inadéquat eu égard aux réalités du moment.
« Le système éducatif demeure généraliste »
« Le système éducatif centrafricain n’est pas adapté aux défis de notre ère. Nous sommes au 20ème siècle, mais le système demeure généraliste. Ce qui fait que sur le marché de l’emploi, le jeune centrafricain n’est pas compétitif. A titre d’exemple, 62 ans après, nous n’avons qu’une seule université » a souligné Ben Wilson Ngassan, journaliste indépendant.
Pour pallier cette situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur, quelques pistes de solution ont été exhibées.
« Rehausser le budget alloué à l’éducation »
« Je propose à ce qu’on puisse tenir les états généraux de l’éducation. Pour qu’ensemble, nous puissions faire un forum en vue de dégager ce qui freine aujourd’hui ce secteur. Que l’Etat rehausse le budget alloué à l’éducation. Avec cette augmentation du budget, on pourra investir dans les infrastructures scolaires » a suggéré Ben Wilson Ngassan.
En mai 2020, le gouvernement centrafricain avait adopté un plan sectoriel de l’éducation pour une durée de 9 ans. Ce plan prévoit, notamment, l’accès à l’éducation et à l’équité, le recrutement et la formation des enseignants, la qualité de l’apprentissage, la gouvernance ainsi que les dépenses de l’éducation. Deux ans après, les Centrafricains déplorent encore la baisse de niveau ainsi que le faible taux d’accès à l’éducation dans les villes de province.
Centrafrique : le système éducatif miné par de nombreux défis