Pierre Chanel Mokossepamede, militant pour les organisations des jeunes en situation de handicap, s’exprime sur les rumeurs et la désinformation au micro de #StopATènè.
- Avez-vous une expérience des fausses informations ?
La dernière expérience est liée à la situation de notre artiste Giovanni, victime d’un accident de circulation ces derniers jours. J’ai reçu un appel venant de l’arrière-pays me faisant croire qu’il était mort. Après vérification, j’ai découvert que ce n’était pas vrai et je l’ai fait savoir à la source qui m’a rapporté la fausse information. Ce genre de situations met à mal la vie des personnes qui n’ont pas la possibilité de se déplacer ou qui souffrent de différents handicaps.
- Selon vous, qu’est-ce qui alimente les fausses nouvelles ?
Les affinités peuvent souvent installer une confiance aveugle. Une information venant d’un proche est perçue, le plus souvent, comme vraie. En plus, certains médias se permettent de relayer de fausses informations. C’est une pratique intéressée et tout le monde veut avoir sa part.
- En tant que membre d’un groupe vulnérable, pensez-vous que les rumeurs et la désinformation ont aussi des impacts directs sur des personnes vivant avec un handicap ?
Les personnes en situation de handicap ne sont pas épargnées de ce fléau. Pendant les récentes crises sécuritaires en Centrafrique, de folles rumeurs d’attaques contre des hommes ont circulé dans les quartiers de Bangui. Plusieurs secteurs ont été vidés de leurs populations masculines. Cependant, les personnes handicapées ne pouvaient pas s’enfuir, vu leur situation de handicap. Beaucoup ont témoigné qu’ils étaient très affectés et traumatisés.
- Quel message aimeriez-vous lancer à l’endroit de la jeunesse ?
Je demande aux jeunes et plus particulièrement à ceux qui appartiennent à la frange des personnes vivant avec un handicap de vérifier les sources d’informations avant de les relayer. Beaucoup de fausses informations circulent aujourd’hui. Il est de notre devoir de trier les nouvelles, de douter et de les vérifier avant de les publier ou les partager. C’est la bonne méthodologie.