Après les multiples crises militaro-politiques qui ont secoué la République centrafricaine et entraîné la recrudescence de la contrebande dans le secteur minier, le gouvernement entend réglementer ce secteur. A cet effet, dans un arrêté signé le 20 août 2022, le ministre des Mines et de la Géologie, Rufin Benam Beltoungou, a rendu publique une nouvelle valeur mercuriale. Une décision pour rendre conforme le prix selon la législation en vigueur.
Selon l’arrêté pris par le ministre des Mines et de la Géologie, l’exportation de l’or en poudre à partir de la République centrafricaine est interdite. Par ailleurs, le prix du gramme de l’or fondu en lingot, qui était fixé à 17.000 francs CFA, est revu à la hausse à 25.000 francs CFA. Une politique du gouvernement pour renflouer la caisse de l’Etat en cette période de tension de trésorerie.
Passer de l’exportation à l’état de poudre au lingot
« Pour le secteur de l’or, au lieu de continuer à l’exporter à l’état de poudre comme c’est toujours le cas, il faut passer maintenant à l’usine d’affinage pour ressortir de l’or pur transformé qui répond aux normes internationales. C’est sur la base de cette politique que le gouvernement a interdit l’exportation de l’or à l’état de poudre » a expliqué Thierry Feikeram, directeur général des mines.
Selon des informations concordantes, la contrebande est en augmentation dans le secteur minier. Cette pratique fait perdre des devises à l’Etat centrafricain. Aujourd’hui, la vente de l’or ne rapporte que 300 millions de francs CFA au Trésor public et environ un milliard pour le diamant. Ces chiffres sont qualifiés d’inacceptables par certains acteurs du secteur qui pointent du doigt la contrebande galopante.
Un secteur peu rentable pour l’Etat
« La RCA vient de sortir d’une longue période de crise. Celle-ci a fragilisé les organes de contrôle et développé un réseau de contrebande et de fraude ces dernières années. Ces pratiques ont alors entraîné la faible contribution du secteur minier dans les recettes de l’Etat » a regretté Thierry Feikeram.
Selon le ministère des Mines et de la Géologie, le processus de Kimberley a validé huit (8) régions conformes à l’exploitation de l’or et du diamant en République centrafricaine. L’exploitation semi-artisanale est la plus répandue sur l’ensemble du territoire. Malheureusement, les groupes armés ont encore une main mise sur certaines mines d’or du pays.
Centrafrique : le gouvernement suspend les activités minières dans deux préfectures du Nord