La modernisation de l’administration publique reste un défi en République centrafricaine. Le manque d’outils informatiques est un véritable frein à l’efficacité des services publics. Conscient de ce manquement, le gouvernement promet d’y remédier.
Selon le constat, plusieurs administrations et services publics, tels que les ministères et les écoles ne disposent pas ou peu d’ordinateurs pour leur fonctionnement. Des registres et des références sont toujours en manuscrits. Des piles de documents non numérisés sont rangées dans des armoires ou étagères à la merci de la poussière et parfois des intempéries. Dans l’ensemble, les archivistes et autres chefs de service des différents secteurs publics déplorent le mode de fonctionnement de leur département qui reste toujours archaïque.
« Archivage manuel »
« Je n’ai pas un ordinateur et nous ne disposons pas d’un site internet. Nous faisons de l’archivage manuel. Nous lançons un appel pour que le gouvernement nous dote des outils informatiques. Cela nous permettra d’éviter la disparition des documents et facilitera les recherches » a lancé Pamela Cyprienne Lagbo, cheffe du service des archives au ministère des Petites et Moyennes entreprises.
Dans les écoles publiques où les cas de vols sont fréquents, les responsables évoquent le danger du système analogique.
« A l’école Lakouanga, nous sommes loin d’atteindre ce but. Nous gardons quand même nos archives dans de vieux armoires. Malheureusement, en une année, l’école peut faire l’objet de trois ou quatre cas de vol » a témoigné Martin Saint-Clair Koyandiri, directeur de l’école Lakouanga.
Le gouvernement a lancé ce mois d’août, des réflexions sur l’économie numérique pour initier des réformes dans l’administration publique. Justin Gourna Zacko, ministre de l’Economie numérique se dit confiant.
« Traçabilité des actes administratifs »
« L’économie numérique est le démarrage d’une autre manière de gérer l’Etat. Il s’agit d’avoir la traçabilité de tous les actes administratifs posés. Avec les nouvelles technologies, chaque chef de département aura la possibilité de suivre tous les compatriotes travaillant à l’intérieur du pays de manière numérique » a déclaré Justin Gourna-Zacko, ministre de l’Economie numérique.
Les écoles, les aéroports, les mairies, les tribunaux ou encore les cellules de sécurité intérieure sont des services dont les prestations sont souvent critiquées en raison de leur faible modernisation. Le défi reste la création d’une base de données et le partage coordonné des informations dans l’administration centrafricaine. L’espoir du gouvernement repose sur la fibre optique encore en chantier dans le pays.
Centrafrique : la lenteur administrative dans les départements publics est-elle justifiée ?