Les inondations ne font pas seulement des sinistrés mais, risque d’affamer des familles pour ne pas dire des villages entiers. Face à la destruction de leurs champs, plus de 20 hectares, par les eaux, les agriculteurs des villages Sakaï 1, 2, 3, 4 et 5 dans la commune de Bimbo 3, appellent à l’aide. En cause, les dernières pluies qui se sont abattues sur Bangui et sa périphérie.
Au village Sakaï 3, une cultivatrice se fait aider par son garçon dans sa plantation de riz complètement inondée. C’est la désolation pour cette agricultrice qui assiste impuissamment à la destruction des fruits de son labeur.
« J’ai tout perdu »
» Je me prépare à planter le riz mais les pépinières sont toutes détruites par les inondations. Je suis en train de faire un barrage mais cela ne tient pas. Je ne peux rien faire actuellement, j’ai tout perdu » s’est plainte Ndakala, une mère de famille.
Angèle, une autre cultivatrice, qui nourrit au moins 20 personnes, regarde avec beaucoup de regret son champ de manioc envahi par les eaux.
« Les tubercules sont déjà murs. Malheureusement, le champ est inondé et on ne peut pas les récolter. Certainement, ils vont pourrir dans l’eau. Aucune plantation n’est épargnée. Tout est dans l’eau » a regretté Angèle.
A quelques centaines de mètres de là, le village Sakaï 4 n’est pas épargné. Cette cultivatrice de patates douces a, elle aussi, tout perdu. Elle s’apprête pour la prochaine saison.
« Ce sont des feuilles de patate douce. Je les ai apportées de la maison. Je veux un endroit où les planter mais, mon champ de patate qui est prêt depuis 2 mois, est inondé. Il n’y a plus rien à faire. Pour le moment, je prépare la prochaine saison « a fait savoir Charlotte, une productrice de patates douces.
Besoin de semences et d’engrais
Face à cette situation catastrophique, les responsables de la coopérative des riziculteurs de Sakaï appellent à l’aide.
« On lance cet appel au gouvernement et aux partenaires. Trouver des semences pour les mettre à la disposition des coopératives est difficile pour nous. Même les engrais que nous avons eu à faire les bandages sont partis dans l’eau. Si rien n’est fait, cela risque d’impacter les vivres de la population parce que c’est Sakaï qui ravitaille Bangui en riz, en produits maraîchers et autres » a plaidé Georges Marandji, président du conseil d’administration de la Coopérative des riziculteurs de Sakaï.
Pour les victimes de ces inondations, il leur est difficile de trouver à manger car elles n’ont plus de champs. Selon nos constats, de Sakaï 1 à 5, plus de 20 hectares de plantations de manioc, de riz et bien d’autres cultures sont détruites par les inondations. Jusque-là, ces agriculteurs n’ont encore reçu aucune aide.