Le Sud de la capitale centrafricaine continue d’être menacé par le débordement de l’Oubangui qui est sorti de son lit depuis quelques jours. Plusieurs maisons dans les quartiers proches du fleuve sont inondées. Des dizaines de familles sont sans abris et ont besoin d’aide humanitaire d’urgence. Vu l’ampleur de la situation, Radio Ndeke Luka s’est rendue dans les 2e et 6e arrondissements afin de constater les dégâts.
Au quartier Sapéké 2, secteur CICI dans le 2e arrondissement, le nombre de maisons inondées s’accroît de jour en jour. Des centaines de maisons sont submergées et une dizaine d’autres se sont déjà écroulées, selon des habitants. L’eau de l’Oubangui est montée à travers un tunnel pour engloutir des habitations.
« Je cherche à construire une tente »
« Comme nous, ceux qui étaient à proximité du pont Sapéké et qu’on les a délocalisés ici, sont aussi touchés par les inondations. Je suis encore dans ma maison inondée et je cherche à construire une tente. Plusieurs maisons se sont déjà écroulées » précise Ornella, inquiète devant sa maison inondée.
Dans le 6e arrondissement, précisément à côté du terrain de football Maya-Maya au quartier Mandja-Hoto, un groupe de personnes, des hommes, femmes et enfants sont sous un manguier avec des mobiliers de leurs maisons inondées. Ces personnes ne savent où aller.
« Nous sommes obligés de nous installer sous cet arbre »
« La pluie d’avant-hier a facilité la progression de l’eau qui était dans la cour. Cette nuit, l’eau a pénétré dans notre maison. C’est depuis ce matin que mes enfants et moi, sommes obligés de nous installer sous cet arbre. Nous n’avons pas d’argent pour prendre une maison en location » témoigne Emilie avec son bébé en main.
Un peu plus loin, au quartier Gbanikola, le décor est identique. Les inondations ici sont causées non seulement par le débordement de l’Oubangui mais aussi par celui de la rivière Mpoko. Une famille s’apprête à quitter sa maison.
« Il y a trois jours, l’eau était de ce côté sous les cannes à sucre. Maintenant elle est à quatre mètres de chez nous. S’il pleut encore, ce sera notre véranda puis la maison. Nous allons voir si nous pouvons avoir une maison en location ou aller à la ferme ou au village » envisage Daouda, le chef de cette famille.
Jeudi dernier, le Premier ministre, Félix Moloua, et certains membres de son gouvernement ont fait une descente au quartier Gbanikola, à la sortie sud de Bangui, pour constater les dégâts causés par ce débordement de l’Oubangui. En attendant une solution, l’effectif des sinistrés continue d’augmenter avec la progression des eaux dans les quartiers.