Le lundi 07 novembre, le tour est revenu aux chefs d’Etat africains de prendre la parole. Occasion pour le président centrafricain de déplorer la promesse non-tenue des pays pollueurs envers les pays pauvres, souvent victimes des effets du changement climatique.
Faustin-Archange Touadéra, le président centrafricain s’exprimait comme beaucoup d’autres chefs d’Etat en marge de la 27ème Conférence internationale des Etats partis sur le climat, la COP 27 à Charm el-Cheik en Egypte.
Le président Centrafricain n’est pas passé par quatre chemins pour établir les responsabilités du désastre climatique de l’heure. « Les crises climatiques exceptionnelles de ces dernières années ont eu des effets dévastateurs de grande portée sur la survie de l’humanité, sur l’économie et le social, sur la viabilité de l’environnement, sur la gouvernance, sur la paix et la sécurité mondiales. Disons-le clairement, les pays riches, grands pollueurs, sont les principaux auteurs de cette mise en danger de l’humanité », a déclaré Faustin-Archange Touadéra du haut de la tribune, soutenant : « L’Afrique dont la contribution aux émissions des gaz à effet de serre est négligeable, car inférieure à 4%, ne doit pas continuer à payer pour des crimes qu’elle n’a pas commis ».
Présentant la contribution de son pays dans la lutte contre le réchauffement climatique, Faustin-Archange Touadéra a touché l’épineuse question liée à l’exploitation forestière. Notamment, la protection des réserves forestières du bassin du Congo. Toutefois, le chef de l’Etat centrafricain a déploré la promesse non-tenue des pays riches devant accompagner financièrement les pays pauvres à faire face aux conséquences du réchauffement climatique et à promouvoir leur développement.
« En vertus de leur responsabilité historique dans la détérioration du climat, les pays riches doivent aider les pays pauvres à appliquer leur plan d’actions national de réduction à caractère volontaire. La République centrafricaine compte exercer son droit de souveraineté permanente sur les ressources naturelles pour exploiter ses forêts, dans l’intérêt du développement national et du bien-être de sa population » a fait savoir le Chef de l’Etat centrafricain.
Mais cette souveraineté ne peut violer les engagements du pays, pris dans les précédentes conférences sur le climat. « Cependant fidèle à ses engagements internationaux et conscient de ses responsabilités dans la préservation du second massif forestier du monde, mon pays poursuit les efforts, aux côtés des autres pays du bassin du Congo, pour une exploitation rationnelle durable des ressources forestières, à travers la mise en œuvre des plans d’aménagement », s’est vanté Faustin-Archange Touadéra.
Une répartition inéquitable des fonds
Du haut de la tribune, le président centrafricain a aussi demandé la prise en compte de la situation particulière de l’Afrique, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Si tous les pays s’efforcent à protéger l’environnement, l’inéquitable répartition des récompenses peut susciter des frustrations. Et pour preuve : « La promesse de Glasgow de 1,5 milliards de dollars américains destinée aux pays du bassin du Congo n’a pas été équitablement répartie afin de permettre à chaque pays de créer les conditions de résilience climatique et favoriser un développement sobre en carbone« , a déploré le Numéro 1 centrafricain, sans donner de précision.
Faustin-Archange Touadéra a donc exigé la réalisation immédiate des promesses faites par les pays développés, les organisations internationales et les secteurs privés de mobiliser 100 milliards de dollars américains par an, afin de répondre aux besoins prioritaires des pays en développement. Ouverte le 06 novembre à Charm-el-Cheik en Egypte, cette Conférence internationale sur le climat s’achèvera le 18 novembre prochain.