La 2e session criminelle de la Cour d’appel de Bangui s’est ouverte, lundi 7 novembre 2022, avec la condamnation de Mexan Sibando à 15 ans de travaux forcés et une amende de 15 millions de francs CFA. Le mécanicien-soudeur, 36 ans, a été reconnu coupable de l’assassinat de sa femme.
C’est une histoire de jalousie qui a mal tourné. L’acte s’est produit dans la belle-famille de Mexan au quartier Kokoro, dans le 3e arrondissement de Bangui. Présent ce jour à la barre, ce mécanicien-soudeur de 36 ans indique avoir surpris en flagrant délit d’adultère, sa femme avec un amant. C’est ainsi qu’il a poursuivi son rival sans succès. « Ce n’est qu’en revenant sur les lieux de l’acte que j’ai ramassé les habits des derniers afin de servir de preuve » a-t-il indiqué. Et selon lui, c’est à ce moment précis que sa femme l’a agressé avec un tesson de bouteille. « Légitime défense ! », ont soutenu l’accusé et ses avocats.
Cependant, le parquet donne une autre version des faits. Pour l’accusation, l’accusé a poursuivi la victime dans la maison d’un voisin pour la poignarder plusieurs fois avec le tesson de bouteille. D’où, elle a succombé sur le champ. La défense a demandé à la Cour de requalifier les faits en coups et blessures involontaires, ayant entraîné la mort. L’accusation qui a requis 20 ans de travaux forcés a insisté sur l’assassinat. Après des heures de débats, la Cour s’est retirée pour donner le verdict.
« Circonstances atténuantes »
« La Cour, après en avoir délibéré conformément à la loi sur la culpabilité, déclare Sibango Mexan, coupable d’assassinat sur la personne de Wiyélé Kobizon Pétula Grâce. En répression, lui accorde des circonstances atténuantes. En conséquence, le condamne à la peine de 15 ans de travaux forcés. Sur les intérêts civils, condamne l’accusé à servir à la partie civile, la somme de 15 millions de francs CFA à titre de dommages et intérêts » a déclaré Joachim Pisséré, président de la Cour.
A moitié satisfaite, la défense compte casser le procès dans les trois jours qui suivent. « Les juges ont estimé nous donner 15 ans. Mais puisque c’est le droit, il faut que le droit soit dit dans la droiture. Pour notre part, il n’y a ni guet-apens, ni préméditation (éléments constitutifs du crime d’assassinat… [Ndlr]). C’est là où nous irons en cassation » a fait savoir maitre Gaston Feizounam, avocat de la défense. Mexan Sibango a déjà passé deux ans en prison, après la commission du crime le 12 août 2020.
– Lire aussi : Bangui : reprise de la session criminelle avec des dossiers très attendus