Neuf ans jour pour jour, les Centrafricains se souviennent encore du 5 décembre 2013, lorsque des combattants Antibalaka lançaient une offensive contre la Séléka qui avait pris le pouvoir à Bangui. Après un règne de terreur, la situation était devenue incontrôlable pour le régime en place.
Ce 05 décembre 2013, Bangui se réveille à 4h30 sous les détonations d’armes lourdes et légères. Il s’agit d’une attaque des milices Antibalaka, composées en partie des anciens militaires fidèles à l’ancien président François Bozizé, renversé le 24 mars 2013 par la coalition rebelle de la Séléka. Le but n’est pas atteint. Le régime de la Seleka, conduit par Michel Djotodia, repousse les assaillants.
Cette attaque, avortée, a ouvert la voie à des représailles. Dans la confusion, des civils ont été pris pour cibles dans Bangui et dans certaines villes de province. Des actes de pillages, de braquages et de règlements de compte sont devenus monnaie courante. Petit à petit, cette résistance a couvert tout le pays, en prenant une connotation religieuse.
Plus d’un millier de morts en 2 jours
Selon le bilan des organisations humanitaires non-gouvernementales, plus de mille morts ont été enregistrées en 48 heures. Contraint par la Communauté des Etats de l’Afrique centrale, sous l’égide de l’ancien président Idriss Deby Itno appuyée par la communauté internationale, Michel Djotodia, chef d’Etat de la transition jette l’éponge à Ndjamena au Tchad, le 10 janvier 2014.
L’avènement des Antibalaka, le 05 décembre 2013, a augmenté le nombre de victimes des crises militaro-politiques que la RCA a connues entre 2013 et 2014. Pour le moment, certains leaders de deux groupes armés, Seleka et antibalaka sont détenus respectivement à la cour pénale internationale et à la Cour pénale spéciale dans l’attente d’être jugés. Jour pour jour, les victimes continuent d’exiger des autorités la justice et la réparation.
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