Les violences basées sur le genre sont en hausse en République centrafricaine. Plus de 11.000 cas ont été recensés en 2022 à travers le pays. Une augmentation de plus de 26% par rapport à l’année précédente.
Malgré les multiples sensibilisations faites à Bangui et à l’intérieur du pays, les organisations de défense des droits de l’homme ont noté une hausse inquiétante des violences basées sur le genre. Selon ces organisations, les femmes et les enfants restent les principales victimes.
Violences domestiques en 1ère ligne
Selon des chiffres communiqués par l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (UMIRR), les violences domestiques deviennent de plus en plus considérables.
« Auparavant, c’était des violences sexuelles liées aux conflits. Mais maintenant, ce sont des violences domestiques qui sont fréquentes. Les femmes, les enfants et même certains hommes en sont régulièrement victimes. En première ligne, il faut noter des cas de viol, de coups et blessures volontaires, de maltraitance, d’abandon du foyer conjugal. Ajouter à cela, des cas de traite de personnes », a déploré Paul Amédée Moyenzo, directeur de l’UMIRR.
Les chiffres recensés par cette unité en 2022 présentent un taux de plaintes élevé pour les femmes.
« De janvier à octobre, nous avons pu enregistrer plus 2500 plaintes dont plus de 2000 ont été déposées par des femmes » , a révélé Paul Amédée Moyenzo.
Accentuer la sensibilisation
Pour les associations féminines, si l’UMIRR travaille pour la répression des violences, un accent doit aussi être mis sur la sensibilisation.
« Vu l’ampleur des violences, nous ne devrons pas attendre les 16 jours d’activisme pour faire ce travail. Il y a beaucoup à faire. Toute organisation qui œuvre doit continuer à sensibiliser pour essayer de transformer et changer les comportements », a indiqué Chantal Solange Touabéna, vice-présidente du Réseau africain des femmes leaders.
Selon les chiffres présentés par le Premier ministre centrafricain, Félix Moloua, lors du lancement des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, au moins 11.500 personnes, à travers le pays, ont été violentées au cours de cette année. Plus de la moitié sont des femmes, majoritairement constituées de jeunes filles. L’agression physique représente un quart de ces violences. Même proportion pour les violences sexuelles.