Environ 2000 animaux de compagnie ont été vaccinés contre la rage canine, les 20 et 21 décembre à Bangui. Il s’agit d’une campagne de riposte organisée par le ministère de l’élevage dans les 7e et 8e arrondissements.
Des chiens, des chats et des singes ont reçu une dose de vaccin chacun. Le but de cette campagne est non seulement de les protéger mais aussi de protéger leurs propriétaires ainsi que leur entourage de toute forme de contamination. Elle s’inscrit dans le cadre de la journée mondiale contre la rage, célébrée les 28 septembre de chaque année, mais observée en différé en République centrafricaine.
Dans l’enceinte de l’Agence nationale du développement de l’élevage (ANDE), située dans le 8e arrondissement, plusieurs centaines de personnes se sont présentées avec leurs animaux de compagnie. Des singes sont comptés au bout du doigt.
« On se protège »
« Nous avons amené les animaux domestiques, les chats, les chiens pour la vaccination. Je crois que c’est d’abord une initiative à louer et un plus pour nous-mêmes, pour les chiens parce que, les chiens que nous entretenons à la maison peuvent parfois constituer un danger pour nous. Donc, en venant les vacciner, on les protège, on se protège et on protège aussi notre entourage » s’est confié Apollinaire Ngoumbassa-Komy, propriétaire de deux chiens.
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Dans le 7e arrondissement, la campagne s’est déroulée dans la cour de la mairie. Ruth Fepougo, une sexagénaire, vient de faire vacciner son chat, ami de ses petits enfants à la maison pour éviter les cas de contamination.
« J’ai amené mon chat à la vaccination pour éviter les maladies que peut propager cet animal afin qu’il ne puisse pas nous contaminer. Le chat a reçu une dose contre la rage. Ils nous ont délivré un carnet pouvant nous servir la prochaine fois » a expliqué Ruth.
Doses insuffisantes
Les deux jours de campagne n’ont pas été suffisants pour permettre la vaccination de tous les animaux rassemblés dans les deux points de vaccination de Bangui. Certains propriétaires d’animaux se disent déçus.
« Je n’ai pas pu vacciner mon chien. On nous a fait savoir que les doses sont finies et que nous devrions attendre une prochaine campagne. Je suis vraiment déçu » a regretté Charles, propriétaire d’un chien.
Au ministère de l’élevage et de la santé animale, les techniciens se disent conscients de l’insuffisance des doses et appellent les propriétaires à la patience.
« Nous avons un plan d’élimination de la rage à l’horizon 2030. Dans ce plan, l’estimation de la population canine est de 221.000 chiens. Malheureusement, lorsque nous avons introduit les requêtes auprès des partenaires techniques et financiers, au retour, nous avons reçu 5.000 doses disponibles. Les partenaires ont pris l’engagement de nous donner beaucoup plus de doses en 2023. Pour les propriétaires qui n’ont pas pu vacciner leurs chiens, nous les encourageons à garder l’écoute. Il se pourrait que dans les jours futurs nous organisions une autre campagne » a rassuré Dr Marie-Noëlle Mbaïkoua, Directrice générale du service vétérinaire au ministère de l’élevage et de la santé animale.
Plus de 3000 personnes mordues en 2022
Selon les responsables du ministère de l’élevage, les chiffres sont inquiétants en 2022, en ce qui concerne les morsures et les cas positifs à la rage.
« Pour la ville de Bangui, selon les données à notre disposition, c’est plus de 1500 personnes mordues. Si l’on tient compte des autres villes du pays, nous en serons à plus de 3.000 cas » a révélé Dr Marie-Noëlle Mbaïkoua.
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Pour limiter les dégâts, le gouvernement et ses partenaires assurent une prise en charge gratuite des victimes.
« La prise en charge des personnes mordues est gratuite. Il suffit de se faire connaître au service de l’élevage pour bénéficier d’une cure antirabique appropriée au niveau de l’Institut Pasteur » a précisé Patrick Ningata-Djida, directeur de cabinet au ministère de l’élevage.
Cette campagne de vaccination est aussi organisée dans les villes de Kaga Bandoro, Dékoa et Sibut, considérées comme le foyer de la rage.
-A écouter : La domestication du chien dans les ménages au menu de l’émission Magazine Agropastoral