Trouver du carburant dans les stations-service reste un parcours du combattant dans la capitale centrafricaine. Le marché noir reste le dernier rempart des consommateurs. Cependant, le prix du carburant vendu au bord de la route, qui s’est stabilisé depuis des mois, est passé de 1.000 à 1.500 francs CFA en seulement 3 jours.
Dans la capitale centrafricaine, le prix du carburant n’a pas augmenté dans les stations-service de plus en plus désertes. L’essence est toujours vendue à 865 francs et le gas-oil à 855 francs le litre. Curieusement, les revendeurs, installés le long des avenues, ont revu à la hausse leur prix. Le litre d’essence qui se vendait à 1.000 francs, il y a encore 3 jours, est passé le lundi à 1.200 francs puis le mardi à 1.500 francs CFA.
Au croisement des martyrs, automobilistes et motocyclistes discutent les prix avec les revendeurs.
« C’est trop cher »
« Nous sommes encore dans les négociations parce que le prix est tellement cher. Habituellement, nous payons ici à 1.000 ou 1.100 francs CFA. Voilà qu’aujourd’hui, il est à 1.500 francs CFA. C’est pourquoi j’hésite encore. Ce n’est pas possible parce qu’à 1.500 francs, c’est trop cher » s’est plaint Modeste, un automobiliste.
Cette hausse du prix du carburant, impacte déjà négativement les activités des taxi-motocyclistes.
Rareté du carburant
« C’est vraiment pénible. Le litre se vend à 1.500 francs et même pour en trouver, c’est vraiment difficile. En plus de cela, les clients ne sont pas compréhensifs. Le problème du carburant est récurrent. Si nous fixons le prix aux clients, c’est toute une discussion et parfois, il y a des clients qui nous invectivent » a regretté Sabin Gombor, un conducteur de taxi-moto.
Un vendeur d’essence au croisement du 4ème arrondissement, évoque quelques raisons de cette hausse du prix.
« Un fût de carburant se vendait à 225.000 francs à Gobongo où au PK5. Subitement, le prix a augmenté à 240.000 francs. Aujourd’hui, nous l’achetons à 280.000 francs. Comme nous effectuons des dépenses supplémentaires, nous sommes obligés d’augmenter le prix afin de réaliser des bénéfices » a expliqué Emmanuel, vendeur d’essence.
L’approvisionnement de la ville de Bangui en carburant se fait en grande partie par la voie fluviale et pendant la montée des eaux. Cependant, les barges n’ont pas remonté cette année pour faire le stock au port pétrolier de Bangui. Et, c’est la saison sèche. Ce qui rend, du coup, difficile la navigation sur l’Oubangui.
Le mardi 20 décembre 2022, les conducteurs des taxis avaient manifesté leur mécontentement. En plus du comportement agressif de certains éléments des forces de l’ordre qu’ils déplorent, ils avaient aussi dénoncé la hausse du prix du carburant et la non-tenue de la promesse du Premier-ministre de mettre fin à cette crise.