Les évêques de Centrafrique s’inquiètent des multiples défis auxquels le gouvernement fait face. Ils ont invité, ce mardi 10 janvier, le Premier ministre, Félix Moloua, à leur congrès tenu au siège de la Conférence épiscopale à Bimbo.
Les évêques voulaient, à travers cet échange avec le Premier ministre, s’enquérir des mesures que compte prendre le gouvernement pour le bien-être des Centrafricains. Il s’agit notamment de la hausse de prix du carburant et les conséquences qui peuvent en résulter.
Au cours des discussions, les prélats ont présenté à tour de rôle, la situation dans leurs diocèses et brossé la situation du pays. De la dégradation des routes en passant par les poches d’insécurité, la tension de trésorerie, la hausse des prix des denrées alimentaires, qui peut encore être aggravée avec l’augmentation de prix du carburant, les prélats ont demandé au chef du gouvernement comment compte-t-il s’y prendre.
Grande surprise
« C’est une grande surprise pour les Evêques et pour la communauté centrafricaine de vivre cette hausse de prix du carburant. Prenons l’exemple de quelqu’un qui travaille et qui gagne 30 ou 40.000 francs le mois et qui doit parcourir chaque jour PK 12 pour aller en ville. Doit-il injecter tout son salaire dans le transport ? Nous déplorons seulement l’effet de cette hausse de prix de carburant et même des denrées alimentaires », a fait observer l’Abbé Freddy Wakanga, vicaire général du diocèse de Kaga-Bandoro.
Par ailleurs, le vicaire déplore le fait que les Centrafricains de certaines régions du pays vivent mal et risquent d’en pâtir davantage avec cette nouvelle donne sur le prix du carburant.
« Si à Bangui c’est ainsi, dans l’arrière-pays, imaginez-vous. A Bangassou par exemple, un sac de ciment est vendu à 50.000 francs CFA », a déploré l’Abbé Freddy Wakanga.
Pour les évêques de Centrafrique, une solution rapide doit être trouvée pour le bien-être de la population. En réponse, le Premier ministre, Félix Moloua, a promis que le gouvernement fera tout pour trouver des solutions à ces différents problèmes.
La résilience
« Vous savez, il y a eu des incendies, il y a eu des cas graves. Aujourd’hui, des mesures sont prises pour ramener de l’ordre. En ce qui concerne les mesures, le gouvernement appréciera. Nous poursuivons les échanges avec tous les partenaires sociaux. Nous pensions que les évènements qui se déroulent entre la Russie et l’Ukraine, n’allaient pas perdurer. Mais aujourd’hui, nous nous rendons à l’évidence qu’il faut prendre des mesures parce que les conséquences de la non prise en compte de ces mesures, nous les ressentons déjà. C’est la résilience et il faut la renforcer », a réagi Félix Moloua.
Le chef du gouvernement a été invité par les évêques à l’occasion de leur 1ère conférence épiscopale pour l’année 2023. Les responsables catholiques comptent rencontrer également le chef de l’Etat.
Ouverte le lundi dernier, cette conférence prendra fin le dimanche 15 janvier avec de fortes recommandations pour la bonne marche de la République centrafricaine.