Les évêques de Centrafrique ont appelé, dimanche 15 janvier 2023, le gouvernement centrafricain à privilégier le dialogue comme mode de résolution des crises dans le pays. Appel lancé à la clôture de leur conférence tenue du 10 au 15 janvier à leur siège à Bangui.
Après une semaine de travaux au siège de la Conférence épiscopale à Bimbo, les évêques de Centrafrique ont clôturé leur rencontre par une messe dite en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée conception de Bangui. Occasion pour eux d’adresser, comme à l’accoutumée, un message fort aux autorités et à toute la Nation centrafricaine.
Dans leur message, les prélats ont exprimé leurs vives préoccupations face à la situation sécuritaire, politique et la hausse de prix du carburant, source de la flambée des prix des produits alimentaires et de première nécessité sur les marchés.
Questionnements
« La pénurie du carburant et la flambée exponentielle des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité constituent déjà le lot de souffrance du peuple centrafricain. Nous nous demandons toutefois, quelles conséquences pourraient avoir de telles décisions et mesures sur le faible tissu social et économique de notre pays, sur les émoluments des fonctionnaires de l’Etat et sur le faible panier de la ménagère », s’est demandé Abbé Cédric Kongbo Gbassinga, Secrétaire général de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA).
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Un autre point saillant, abordé dans le message des responsables catholiques en Centrafrique, est l’accaparement des terres et la dilapidation du patrimoine foncier.
« La RCA a toujours été une terre accueillante et hospitalière. Contre toute forme de xénophobie, l’hospitalité et l’accueil de l’étranger sont inscrits au cœur de notre foi chrétienne et en lettres d’or au sommet de nos valeurs ancestrales et culturelles. C’est avec beaucoup de questionnements que nous assistons aujourd’hui à un véritable empressement et une ruée des ressortissants de la sous-région voire au-delà d’elle pour l’achat des terres…Nous n’avons rien contre l’injection de capitaux étrangers dans le faible tissu économique centrafricain, pourvu qu’ils créent des richesses et des emplois pour les filles et fils de ce pays. Cependant, de grandes parcelles arables de plusieurs hectares et des sites stratégiques, miniers et forestiers sont vendus à tour de bras », ont dénoncé les évêques.
Les évêques ont, par ailleurs, souligné l’importance du dialogue dans la résolution des crises en République centrafricaine.
Impasse préjudiciable à la paix
« La radicalisation des prises de position sur fond d’un déficit de dialogue ne peut que conduire à une impasse socio-politique et économique gravement préjudiciable à notre peuple et à la paix. Il convient que chaque fille et fils du pays privilégie la recherche du dialogue constructif, du consensus et de compromis dans la vérité sans compromission », a lu Abbé Cédric Kongbo Gbassinga, Secrétaire général de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA).
Le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Bruno Yapandé qui a représenté le gouvernement, a indiqué que le message des évêques a bien été entendu et que les recommandations seront examinées.
Améliorer les conditions de vie
« Ce message est beaucoup plus orienté vers la paix, la sécurité et les conditions économiques que vivent aujourd’hui les Centrafricains. Et, nous que Dieu a élevés à la tête de ce pays, nous nous battons toujours pour que toutes ces conditions soient réunies pour que notre pays aille de l’avant », a réagi Bruno Yapandé.
La conférence épiscopale, qui se dit disposée à aider le gouvernement pour une sortie définitive de crise en République centrafricaine, a formulé plusieurs recommandations visant à apporter des solutions aux crises socio-politiques du pays.