Après que certaines organisations de la société civile ont menacé d’entreprendre des actions face à la hausse des prix des hydrocarbures, le gouvernement centrafricain joue à l’apaisement. Il a rencontré, ce vendredi 20 janvier 2023 à Bangui, des leaders de ces organisations.
Au cours de cette rencontre, qui a regroupé les principaux responsables des organisations, membres de la Concertation des leaders de la Société civile, le gouvernement a présenté les raisons ayant motivé la hausse des prix des hydrocarbures. Cette réunion fait suite à une correspondance de certaines organisations de la société civile, exigeant la baisse des prix des produits pétroliers à la pompe.
Les discussions ont duré plus de 4 heures, chaque partie essayant de défendre sa position. La société civile a maintenu sa position.
Revoir les prix à la baisse
« Notre démarche est une démarche de plaidoyer. Nous avons fait comprendre au gouvernement la pression sociale que les Centrafricains vivent après la hausse des prix des hydrocarbures. Les Centrafricains ne disposent pas de moyens nécessaires pour payer le carburant à ces prix. Nous invitons le gouvernement à les revoir à la baisse. Ce n’est pas une démarche visant à créer des troubles dans le pays, mais c’est pour dire que cette hausse n’arrange pas le peuple. Nous invitons le gouvernement à faire des efforts pour réduire le prix du carburant à la pompe », a souhaité Gervais Lakosso, coordonnateur du Groupe de travail de la société civile (GTSC).
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Dans son communiqué publié à l’issue de la rencontre avec le gouvernement, la Concertation des leaders des organisations de la société civile a affirmé : « Ils nous ont présenté le contexte dans lequel le gouvernement a appliqué cette hausse. Nous leur avons réitéré que nous acceptons le principe de l’augmentation des prix des hydrocarbures. Mais c’est le taux qui est très élevé et que presque toutes les couches sociales du pays ne sont pas en mesure de faire face aux effets induits de cette augmentation. Nous les avons donc invités avec insistance à revoir ces prix à la baisse.»
Face à l’insistance de la société civile, le gouvernement s’est montré attentif et coopératif, mais ne promet rien pour le moment en ce qui concerne la baisse imminente des prix.
« Le prix n’est pas figé »
« Le prix aujourd’hui à la pompe n’est pas un prix figé. Ce prix pourrait être baissé aussi en fonction de l’évolution du cours au niveau international. Donc, ce que nous sommes en train de faire, c’est de travailler sur les mesures d’accompagnement. Faire de telle sorte que la population ne souffre pas d’avantage. Nous avons déjà commencé à prendre des mesures en ce qui concerne les tracasseries routières pour éviter que les produits vivriers qui viennent de nos provinces, ne puissent être surtaxés », a précisé Maxime Balalou, Ministre Chargé du Secrétariat Général du Gouvernement.
Les deux parties se sont donné rendez-vous dans les prochains jours pour trouver une solution qui pourrait déterminer la suite des actions à mener.
«Les membres du gouvernement ont pris acte de notre plaidoyer et ont promis d’en débattre en conseil avant de revenir vers nous. Nous attendons donc la suite que le gouvernement nous donnera dans les tous prochains jours pour aviser », a conclu la Concertation des leaders des organisations de la société civile.
Dans une déclaration signée le 16 janvier dernier, les leaders des organisations de la société civile centrafricaine avaient proposé au gouvernement le prix d’un litre d’essence à 1.050 francs, du gasoil à 1.000 francs et du pétrole lampant à 500 francs CFA.