À Alindao, à environ 500 kilomètres au Sud-est de Bangui dans la Basse-Kotto, les prix de marchandises ont drastiquement augmenté ces derniers temps. Tout est devenu cher et la population, en proie à l’insécurité, n’a pas les moyens nécessaires pour faire face à cette inflation.
La hausse des prix des produits alimentaires et d’autres articles continuent d’affecter les régions de la République centrafricaine. A Alindao dans la préfecture de la Basse-Kotto, cette hausse affecte non seulement les ménages mais aussi les autres secteurs d’activités. C’est l’exemple des matériaux de construction.
Dans la ville, plusieurs personnes qui construisent des maisons se plaignent de l’augmentation des prix des matériaux. Certains habitants se disent incapables de payer un sac de ciment qui coûte en ce moment 22.500 FCFA.
« Nous sommes dépassés par cette situation »
« Nous avons de la peine à trouver des tôles et du ciment. Nous voudrions bien construire avec des tôles et du ciment. Mais, tous les prix ont augmenté. Chez nous ici, un sac de ciment coûte 22.500 francs CFA. Nous sommes vraiment dépassés par cette situation », s’est lamenté Séraphin Abrourondji, propriétaire d’une maison en construction au Pk3 à la sortie Nord d’Alindao.
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Pour de nombreux habitants, l’augmentation du prix du carburant et l’insécurité sont à l’origine de cette flambée généralisée.
« Les événements ont joué sur le secteur »
« Ici, le litre d’essence se vend à 1.750 voire 2000 francs CFA. Conséquence, il nous est difficile de nous ravitailler en produits de première nécessité. Les événements douloureux que nous avons vécus ont joué sur ce secteur », a fait savoir Jean Yilouche, un habitant d’Alindao.
Cette hausse de prix n’épargne pas les produits locaux. Le panier de la ménagère prend un coup, vu le faible pouvoir d’achat des ménages.
« C’est vraiment une préoccupation »
« Auparavant, un coq s’achetait à 1.000 francs. Mais avec la crise que nous traversons, il se vend à 5.000 voire 7.000 francs. Ainsi, pour manger cette denrée, il faut dépenser au moins 8000. C’est vraiment une préoccupation », s’est inquiété Achille Otto, un père de famille.
De leur côté, les transporteurs de l’axe Bangui-Alindao justifient cette augmentation non seulement par la dégradation de la route mais aussi par les tracasseries imposées par les forces de défense et de sécurité sur cet axe.
Trop de tracasseries
« Avant la crise sécuritaire, nous n’avions pas trop de soucis sur cette voie, même jusqu’à Nguerengou. Sauf qu’aujourd’hui, il y a trop de tracasseries policières entre Bangui et Bambari. En plus, l’état de la route laisse à désirer. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous transportons un fût à 50.000 francs au lieu de 25.000 précédemment », a souligné Idriss Moubarak, un transporteur.
Si la ville d’Alindao renaît de ses cendres après la crise sécuritaire qui a durement affecté la région, la population, elle, fait face à d’énormes défis pour son relèvement. L’agriculture, poumon de l’économie du pays, est fragilisée à cause de la présence d’hommes armés dans les zones de cultures.
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