La ville de Bambari est l’une des villes de la République centrafricaine fortement touchée par les crises militaro-politiques. Cette situation a ouvert la voie à la montée des fausses informations et des rumeurs dans la ville. C’est à juste titre qu’Abel Matchipata, Maire de Bambari, se confie à Radio Ndeke Luka sur l’impact des fausses informations dans sa localité.
Quel est l’ampleur des rumeurs et de la désinformation à Bambari
« La crise que notre pays a connue impacte très fortement la liberté d’expression et plus particulièrement les communautés de Bambari. Cette situation a amplifié la désinformation et les rumeurs. Les fausses informations circulent très vite et menacent les bonnes informations. Elles sont dangereuses et sèment le trouble au sein de l’opinion publique à Bambari.»
Avez-vous déjà vécu une expérience personnelle avec les rumeurs ?
« J’en ai tellement vécu. Il y a quelques semaines, des informations circulaient sur une possible attaque des groupes armés à 20 km de Bambari. Ces informations ont paniqué les habitants. Certaines familles ont dû abandonner leurs maisons pour trouver refuge ailleurs, donnant ainsi l’occasion aux pilleurs et voleurs d’emporter des objets de valeur. La situation était si difficile qu’on n’a pas réussi à dissuader certaines familles.»
Quelles sont les conséquences des rumeurs et de la désinformation sur la ville de Bambari ?
«Si des maisons sont abandonnées, la peur sévit au détriment de la paix, nous avons de bonnes raisons de croire que la désinformation à un impact très négatif sur la population de ma circonscription. La lutte contre les fausses informations reste l’une des plus grandes priorités de mon engagement envers la communauté. »
Des mécanismes locaux sont-ils mis en place pour riposter contre ce fléau ?
«Je pense qu’au niveau de la ville de Bambari, tous les partenaires et les initiatives de paix soutenues par le gouvernement comme les Comités locaux de paix œuvrent pour la sensibilisation contre les fausses informations à travers des ateliers, des séances de renforcement de capacités. La population de Bambari est sensibilisée et formée pour riposter contre les fausses informations.»
Face au danger que représente ce fléau, quel message auriez-vous à l’endroit de la population de Bambari ?
«Notre pays continue de vivre avec les fausses informations et donc il est question pour tous les Centrafricains et plus particulièrement la population de Bambari de vérifier l’authenticité d’une nouvelle avant d’y croire ou d’agir. C’est très important pour le développement de notre pays.»
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.