Pendant que l’Etat multiplie les stratégies en vue de renflouer ses caisses, des poches de recettes publiques lui échappent encore. C’est le cas dans la ville d’Alindao dans la Basse-Kotto où aucun agent des régies financières n’est présent.
En cette période de tension de trésorerie, le gouvernement centrafricain multiplie les stratégies pour mobiliser les recettes publiques sur l’ensemble du territoire afin de faire face à ses obligations régaliennes. Cependant, malgré une paix relative, aucun service des impôts et des douanes n’est opérationnel dans certaines régions. C’est l’exemple de la ville d’Alindao où les services de collecte de taxes et d’impôts sont inexistants. Une situation déplorée par les autorités locales.
« Un manque à gagner pour l’Etat »
« Il n’y a ni inspecteur ni receveur d’impôts. Lesquels sont toujours à Bangui. C’est peut-être dû à l’insécurité qui régnait ici. C’est vraiment un manque à gagner pour l’Etat. J’exhorte le gouvernement à renforcer l’effectif des forces de sécurité intérieure et des militaires ici afin d’assurer la sécurité de la population », a insisté Guy Mathurin Mbozomon-Sesse, maire d’Alindao.
A écouter : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de facteurs qui freinent la croissance de nos recettes »
Ce vide créé fait réjouir certains opérateurs économiques de la ville. Cependant, d’autres manifestent la volonté de contribuer au développement de la région à travers le payement des taxes.
« C’est un grand souci »
« Ici, nous éprouvons d’énormes difficultés dans le paiement des taxes et impôts. Vu qu’il n’y a pas de divisionnaire dans la ville, nous sommes contraints de nous rendre à Bambari pour pouvoir le faire. C’est un grand souci », s’est plaint Hine Djibrine, un opérateur économique d’Alindao.
La dégradation des routes, l’insécurité et l’augmentation du prix du carburant impactent négativement les activités économiques de la ville.
« La situation reste critique »
« La route principale qui mène à Alindao est très dégradée. Lorsqu’on quitte Bambari pour Bokolobo, ça va un peu. Mais de Bokolobo à Alindao, la situation reste critique. L’augmentation des prix a fortement joué sur nos activités et la population s’en plaint », a déploré Soumaïne Ali, un opérateur économique.
En l’absence des agents de collecte de taxes et d’impôts à Alindao, certains éléments des Forces armées centrafricaines, basés dans la ville, se sont substitués aux douaniers, collecteurs d’impôts et autres. Mais, la destination des recettes prélevées reste inconnue.
La crise sécuritaire qu’a connue la ville d’Alindao a durement fragilisé également les secteurs de l’élevage et de l’agriculture, jadis poumon de l’économie locale.
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