Vingt-quatre heures après l’attaque qui a visé une position des Forces armées centrafricaines à Sikikédé dans la Vakaga, la situation sécuritaire reste inquiétante. Peu d’informations circulent sur le bilan de cet assaut mené par des éléments de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).
Pendant que Bangui privilégie le silence, la CPC prend le dessus en inondant les réseaux sociaux des images et vidéos de militaires centrafricains capturés, le 14 février 2023, pendant l’attaque de Sikikédé.
Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, ce mercredi, de nombreux habitants de Sikikédé continuent toujours de camper en brousse. Ces derniers fuient les exactions des éléments de la CPC.
Aux dernières nouvelles, certains de ces rebelles se seraient retirés de ce village pour se regrouper à Aïfa, une localité voisine. D’autres habitants, estimés à plus de 100 personnes dont la plupart sont des enfants et des femmes, trouvent refuge actuellement au village Mélé, situé à 7 Km de Sikikédé. Cependant, ces déplacés déplorent leurs conditions de vie surtout qu’ils ont passé la nuit sous des arbres.
Des témoignages recueillis auprès des habitants de Gordile, situé à 23 km du lieu des combats, font état de l’arrivée des soldats centrafricains qui se seraient repliés après l’attaque de Sikikédé.
Une vingtaine de militaires capturés
Même si le bilan officiel de cette attaque contre la base des Forces armées centrafricaines n’est pas encore connu, l’on sait néanmoins qu’une vingtaine de militaires centrafricains ont été capturés. La communication de la CPC a fait circuler sur les réseaux sociaux des images d’éléments Faca faits prisonniers. Une liste, dont Radio Ndeke Luka a eu copie, mentionne au moins vingt (20) militaires retenus en otage parmi lesquels des officiers, sous-officiers et hommes de rang.
« Nous ne sommes pas des ennemis des Faca. Voilà tous les éléments que nous avons capturés. L’un d’entre eux est grièvement blessé. Nous l’avons évacué pour qu’il suive des soins », peut-on écouter dans l’une des vidéos diffusées par la CPC sur les réseaux sociaux.
Silence à Bangui
Plus de 24 heures après ce énième assaut de la CPC contre les forces nationales, ni l’Etat-major des Armées ni le gouvernement n’ont encore officiellement réagi. Joint au téléphone dans la matinée de ce 15 février par Radio Ndeke Luka, le porte-parole de l’Etat-major des Forces armées centrafricaines n’a ni confirmé, ni infirmé les informations qui circulent sur l’attaque de Sikikédé. « On n’a pas encore des informations du terrain », a-t-il affirmé tout en indiquant qu’une réunion de crise était prévue à cet effet.
L’attaque de Sikikédé intervient dans un contexte où le gouvernement et la Minusca ont signé, ce 14 février, un plan de sécurisation des élections locales prévues au mois de juillet prochain.
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