Les mines anti-personnel continuent de tuer en République centrafricaine. Leur usage empêche l’appui aux personnes vulnérables, lesquelles sont dans le besoin d’assistance humanitaire. Selon la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), 4 préfectures centrafricaines sur 20 sont affectées et les civils paient le lourd tribut.
Malgré son interdiction par la résolution de l’ONU, les mines continuent de détruire des vies en République centrafricaine. Elles font autant de victimes parmi les civils que parmi les forces de défense et de sécurité, les casques bleus de la Minusca voire les religieux. En 2022 par exemple, plusieurs personnes en sont mortes et plusieurs autres blessées.
A Bocaranga dans le Nord-ouest, certaines écoles étaient inopérantes du fait de la présence des mines enfouies sur les principaux axes. Une préoccupation pour la Coordination des actions humanitaires en République centrafricaine.
Des chiffres qui effraient
« Les chiffres de cette année sont très inquiétants. Chaque semaine en moyenne, une personne meurt à cause des engins explosifs. Ce, dans les 6 premières semaines. Cela revient à dire que plusieurs personnes ont été tuées, dont quatre civils. 9 autres ont été blessées dans 18 incidents impliquant des engins explosifs « , a indiqué Safari Dumapili, chef de bureau adjoint de OCHA.
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Rien ne semble aujourd’hui minimiser l’ampleur d’utilisation des mines dans le pays. Les groupes armés actifs dans les régions de l’Ouham Pendé, de l’Ouham, de la Nana-Mambéré et de la Mambéré Kadéi continuent d’utiliser les mines comme bouclier pour échapper à la progression des forces loyalistes. Les conséquences sont majeures sur l’assistance humanitaire. D’où la crainte des organisations humanitaires quant à la poursuite des opérations.
Des incertitudes pour la suite
« Nous allons continuer les opérations humanitaires. Mais suite à la menace des engins explosifs, une partie des 940 personnes ciblées cette année à l’ouest du pays risque de voir leur assistance retardée ou suspendue dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de l’accès à l’eau potable, protection… », a conclu Safari Dumapili.
Les engins explosifs demeurent un problème majeur et un défi pour la Minusca. Valentine Rugwabiza, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’Onu s’en est plainte, ce 21 février, lors d’une réunion au Conseil de sécurité. Cependant, beaucoup veulent voir couper aux usagers le circuit d’approvisionnement de ces engins et surtout la fin du phénomène.
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