En République centrafricaine, le milieu médiatique est fortement pollué par la désinformation issue de certains professionnels de media. Face à ce danger, qui guette le monde de l’information, Bienvenu Doumta, journaliste, appelle à plus de professionnalisme afin de tracer la frontière entre une information vraie et celle qui est fausse. Il s’est confié à la Cellule StopATènè de Radio Ndeke Luka.
En tant que professionnel des média, quelle est votre compréhension de la désinformation ?
« La désinformation est une fausse information créée dans l’intention de nuire à quelqu’un, à une société, à une institution ou à un pays. Mais pour comprendre la désinformation, il faut tout d’abord faire la différence et tracer la frontière entre une information et une désinformation. Si la première est basée sur des faits, la seconde est mue d’une volonté de nuire. Aujourd’hui, elle est une machine de destruction de l’information. »
Aujourd’hui, le paysage médiatique centrafricain est touché par la désinformation. Comment peut-on lutter contre ce fléau ?
« Je n’apprends rien à un journaliste. Cependant, l’ennui est de comprendre pourquoi des journalistes font de la désinformation. Raison pour laquelle, j’évoque en premier lieu ce qui est commun aux journalistes : l’observation des principes et la déontologie du métier. Le plus souvent, c’est la recherche des gains faciles qui pousse les gens à céder facilement à la tentation de corruption. Laquelle crée de la désinformation. »
Quelle est votre expérience personnelle en ce qui concerne la désinformation au sein de votre profession ?
« Aujourd’hui, la désinformation est en guerre contre l’information. Les journalistes se décrédibilisent en devenant porteurs de la désinformation. Du coup, on ne sait plus à qui faire confiance. La presse centrafricaine s’est fragilisée car, une bonne partie se fonde sur des opinions influencées par des enjeux géopolitiques. L’information est devenue la désinformation et la désinformation a pris la place de l’information. »
Quel est votre message à l’endroit de ceux qui se livrent dans cette pratique ?
« Le message que j’ai à lancer est si simple et clair. Aux confrères journalistes, il faut cesser de divulguer les fausses informations, car celles-ci divisent la société, déchirent le pays et mettent à mal les relations entre des individus. En m’appuyant sur le message que vous portez, je dis aussi non à la désinformation ».
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.