Après deux mois de vacances, la Représentation nationale est convoquée en session ordinaire du 01 mars au 29 mai 2023. Durant trois mois, les parlementaires vont adopter des projets de lois et interpeller le gouvernement sur des sujets engageant la vie de la Nation. Cette session s’ouvre dans un contexte de forts soupçons de mal gouvernance au sein du parlement.
Depuis quelques mois, la gestion de l’Assemblée nationale souffre de transparence. Une note de son président, Simplice Mathieu Sarandji, a dénoncé en 2022, des missions parallèles qui échappent au contrôle du N°1 de l’institution ainsi que des appels de fonds qui n’ont pas respecté les règles de l’art.
Selon certaines sources proches du parlement, le gouvernement décaisse mensuellement 75 millions de francs CFA pour le fonctionnement de ladite institution. Cependant, cet argent n’est pas utilisé à bon escient. Nos sources expliquent que pour preuve, les députés n’ont pas de toilettes répondant au critère d’une institution digne de ce nom.
Des dysfonctionnements observés
Le personnel travaille dans des conditions précaires faute d’accès à l’internet. L’institution est confrontée au manque de fournitures de bureau, au retard dans le paiement à terme échu de salaire. Pour illustration, en 2022, le bureau actuel a fait savoir aux députés que 10 mois de frais de fonctionnement n’ont pas été versés par l’Etat. Mais à la fin de l’année, le même bureau est revenu à la charge pour dire que la ligne concernée était déjà consommée. Cette situation a entraîné la mise en place d’une Commission de comptabilité et de contrôle, dirigée par le député de Bambari 3, Anatole Demagouda Gbago.
Toutefois, le rapport de cette commission, remis au bureau depuis le 21 octobre 2022, n’est pas présenté à la plénière jusqu’aujourd’hui. Une pratique en violation du Règlement intérieur de la Représentation nationale. Selon nos informations, les députés, membres de cette Commission, ont relevé des cas de détournement, corruption, trafics d’influence et malversations financières sur presque toutes les lignes du budget de l’institution. Cette session sera rude, car les députés, élus au bureau en mars 2022, doivent défendre leur bilan afin de convaincre leurs collègues s’ils souhaitent rester membres du bureau qui sera mis en place quelques jours après l’ouverture de cette session.
Lire aussi : Centrafrique : l’Assemblée nationale boucle sa 2e session ordinaire par un satisfécit