En République centrafricaine, la crise militaro-politique n’a épargné aucune famille. C’est le cas d’Alima Habib, résidant au quartier Richguendé à Bambari, qui a vu sa famille détruite par les effets de la désinformation durant les crises militaro-politiques. La Cellule StopATènè de Radio Ndeke Luka est allée à sa rencontre.
Pour vous, qu’est-ce qu’une fausse information ou rumeur dans une communauté ?
« Les rumeurs et la désinformation sont partout. Elles dressent le décor de la vie d’une communauté. Ici à Bambari, nous ne pouvons passer une seule journée sans pour autant entendre ces informations sans fondements. Nous en souffrons énormément. »
Avez-vous eu une expérience personnelle avec les rumeurs ?
« Ma famille a été détruite par les effets de la crise. Cela fait deux ans que je n’ai pas revu mon mari. Ce, suite à une rumeur sur la division des communautés peuhle et chrétienne dans la ville. Aujourd’hui, je suis obligée de louer une maison pour mettre mes enfants à l’abri. Cependant, payer le loyer devient de plus en plus difficile. »
Quelles en sont les conséquences sur votre localité ?
« A cause des rumeurs, mon mari est parti et il n’est jamais revenu. Je ne sais plus s’il est mort ou s’il est encore en vie. Chaque fois qu’il y a une crise, on est obligés de fuir et d’aller construire une autre maison en brousse. Elle y demeure encore puisque c’est là où nous nous refugions lorsque notre localité est en danger. »
Avez-vous un appel pour limiter la propagation des fausses informations ?
« Ne cédons plus à la manipulation. Nous devons être plus patriotes pour défendre notre pays et barrer la route à la désinformation visant à nous diviser.»
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.
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