Alors que les autorités centrafricaines ont démenti l’existence d’un mémorandum des Etats-Unis exigeant le départ des paramilitaires russes de Wagner du pays, des organisations proches du pouvoir, ont manifesté ce vendredi 03 mars, pour dénoncer ce qu’elles qualifient de chantages et de harcèlement venant de l’occident.
Plusieurs points ont fait l’objet de cette manifestation. Sur les pancartes l’on peut lire, « le peuple veut une coopération fondée sur le respect et l’égalité conformément au droit de l’homme ». Cela fait suite au supposé mémorandum des Etats-Unis demandant le départ des paramilitaires russes de Wagner du pays. Aussi, les participants demandent la libération des 20 éléments des Forces armées centrafricaines retenus en otage depuis le 14 février dernier à Sikikédé dans la Vakaga.
« Une ingérence dans les affaires centrafricaines »
« La déclaration faite par l’administration Biden au président Touadéra est une injonction ; une ingérence dans les affaires centrafricaines. Notre pays est souverain et ce n’est pas un président américain qui peut demander le départ des Russes. Puisque nous avons signé un accord de défense en 2018 avec la Russie », a martelé Blaise Didacien Kossimatchi, leader de la Galaxie nationale.
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Pour certains manifestants, il s’agit d’une affaire géostratégique entre de grandes puissances. D’où le refus de faire du pays un théâtre d’affrontements.
« Une honte pour notre génération »
« C’est un plan machiavélique de l’occident. C’est vraiment une honte pour notre génération. Nous sommes au 21ème siècle, aucun Etat ne peut imposer sa volonté voire sa vision à un autre », a affirmé Thibaut, un manifestant.
Par ailleurs, certains protestataires ont réclamé la libération immédiate des 20 militaires retenus en otage depuis mi-février par la rébellion de la CPC.
« Nous ne voulons plus ce genre de choses »
« Aujourd’hui, des hommes armés retiennent nos militaires en otage et brandissent des menaces. Nous ne voulons plus ce genre de choses. S’ils veulent coopérer, ils n’ont qu’à procéder par des négociations, mais pas à travers des menaces et des enlèvements », a dénoncé Isabelle, une manifestante.
Toutefois, la Galaxie nationale entend lancer un sit-in dans les prochains jours au centre-ville de Bangui pour exprimer son indignation.
Il y a quelques jours, la présidence de la République a nié l’existence d’un mémorandum venant des Etats-Unis, exigeant la séparation de Bangui des paramilitaires russes de Wagner. En attendant, le débat sur cette affaire se poursuit dans les médias nationaux et internationaux.
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