Pendant la crise en République centrafricaine, plusieurs localités du pays ont été fortement touchées par les effets de la rumeur ou de la désinformation. Bangassou, situé à plus de 750 km de Bangui, est l’une des villes qui ont été fragilisées par ces campagnes de désinformation. Quelques années après, Zara Abdoulaye, Maire du 3e Arrondissement de Bangassou, témoigne sur les conséquences de ce phénomène qui ont ébranlé la cohésion sociale dans cette ville.
Que savez-vous de la désinformation dans un pays comme le nôtre ?
« La désinformation est toujours des fausses informations qui visent à tromper, manipuler ou nuire. Les gens qui sont souvent à l’origine de ces fausses nouvelles le font pour des intérêts cachés. »
Avez-vous été déjà victime de la désinformation ?
« Bien sûr. Des années en arrière, j’étais parmi les autorités locales qui devaient recevoir une délégation des membres du gouvernement à Bangassou. Lors de cette rencontre, j’avais eu un malaise et un ministre, membre de cette délégation, m’a remis 50 000 francs CFA en me recommandant d’aller me faire soigner. Quelques jours après, les gens racontaient que cette somme était destinée aux chefs des quartiers de mon arrondissement. Cette fausse information a entaché ma réputation bien avant que la vérité ne puisse s’éclater. »
Votre message à l’endroit de ceux qui se laissent facilement manipuler ?
« Il est toujours important de vérifier toutes les informations que nous recevons. Ne devenons pas le relai des messages dont le but est de s’en prendre à la notoriété de quelqu’un. J’en appelle au discernement de tous afin de préserver la paix sociale dans notre pays. »
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.
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