Deux jours après l’attaque du site minier du village Chingbolo, non loin de Bambari dans la Ouaka, les réactions continuent d’affluer. Pendant que le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BDRC) condamne un « crime odieux » et appelle aux châtiments des auteurs, la justice annonce l’ouverture d’une enquête.
Condamnant un « événement malheureux » ayant coûté la vie à des civils innocents, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) exige qu’une enquête indépendante soit diligentée afin d’identifier et punir les auteurs et complices.
Pour cette plateforme de l’opposition, la Chine est un grand partenaire de la République centrafricaine d’où nécessité de mener l’enquête jusqu’au bout.
« Ces enquêtes doivent aboutir à bon port »
« La Chine est un grand pays, ami de la RCA. Aujourd’hui, tuer neuf de ses ressortissants, qui sont des opérateurs économiques, est intolérable. Nous demandons une fois de plus une enquête indépendante afin de situer les responsabilités. Notre pays a cette mauvaise réputation où les enquêtes n’aboutissent jamais. Mais compte tenu de la gravité de la situation, celles-ci doivent aboutir à bon port », a indiqué Mahamat Kamoun, coordonnateur adjoint du BRDC.
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Le Groupe de travail de la société civile (GTSC) n’est pas resté en marge des réactions. Cette organisation exige que les auteurs de cette tuerie soient retrouvés et punis conformément à leurs actes.
« Il ne faut pas prendre en otage la justice »
« L’assassinat de ces ressortissants chinois est un crime odieux, crapuleux, immoral, condamnable et indicible […] Je voudrais saisir cette opportunité pour condamner les propos du porte-parole du gouvernement, qui a déjà trouvé le responsable alors qu’une enquête serait ouverte. Je pense qu’il ne faut pas conditionner les enquêteurs, il ne faut pas prendre en otage la justice. Il faut laisser la justice mener jusqu’à terme son enquête et établir les responsabilités que d’accuser déjà, par exemple, la Coalition des patriotes pour le changement. On n’a vu le porte-parole de cette dernière rejeter cette accusation. Il faut éviter ce jeu de ping-pong, car cela ne nous profite guerre », a réagi Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC.
Pour sa part, le ministère de la justice indique avoir instruit le procureur général près la Cour d’Appel de Bambari d’ouvrir une enquête.
« Ces actes ne sauraient restés impunis »
« Ces actes, d’une extrême gravité, constituant des crimes d’assassinat et de coups et blessures volontaires ne sauraient restés impunis. D’ores et déjà, le parquet général de la Cour d’appel de Bambari a été instruit pour diligenter une enquête urgente afin de déterminer les circonstances exactes de ces actes criminels ; de poursuivre leurs auteurs, coauteurs et complices où ils se trouveraient ; et les traduire en justice », a martelé Jean-Baptiste Yamalé Mapouka, porte-parole du ministère de la Justice.
Le 19 mars 2023, au moins neuf (9) ressortissants chinois ont été tués et deux autres grièvement blessés dans l’attaque du site minier de Chingbolo, situé à 25 Km de Bambari dans la préfecture de la Ouaka. Cette attaque a soulevé une vague de consternation en République centrafricaine.
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