Décédé le 21 mars 2023 des suites d’une maladie à Bangui, le président du Parti national pour un Centrafrique nouveau, Cyriaque Gonda, a été pour certains, un homme de consensus. Pour d’autres, l’homme a su marquer son temps.
De son vivant, Cyriaque Gonda était un homme de consensus. Fonctionnaire des Nations-Unies, il rentre très vite au pays et crée, en 2004, sa formation politique, le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN). Lequel, avec le Parti démocrate centrafricain (PDCA) de Jean-Serge Wafio, constitueront le maillon fort, qui soutiendra le putschiste François Bozizé le long de sa transition puis lors de son élection en 2005.
Promu ministre d’Etat à la Communication, Cyriaque Gonda a marqué, d’une pierre blanche, son passage en participant à la création du Département des Sciences de l’Information et de la Communication (DSIC) de l’Université de Bangui. Communiquant et ouvert à tous, il était au centre de plusieurs dossiers, notamment les discussions avec les rebelles en vue de leur désarmement. L’histoire retiendra sa rencontre avec le chef rebelle tchadien Baba Ladé et ses multiples voyages à l’intérieur du pays pour la cause de la paix.
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Son parti le PNCN, allié du Kwa Na Kwa de François Bozizé, jadis parti au pouvoir, n’a pas échappé aux affres des élections de 2011. L’on peut noter le débauchage de ses cadres ainsi que la montée des violences politiques. Lesquels n’ont pas fait l’affaire de l’Homme. Le candidat du PNCN aux législatives a, par exemple, été brutalisé à Bossangoa au Nord du pays. Protestant vivement contre cette violence politique, Cyriaque Gonda prend ses distances du parti au pouvoir. Cependant, le froid ne va pas trop durer.
Acteur du dialogue de Libreville
En proie aux difficultés de tous genres, l’homme revient au-devant de la scène pour sauver le fauteuil de son parent, François Bozizé, qui vacillait. Il prend ainsi le lead de la majorité présidentielle lors du dialogue de Libreville en 2013. Pendant la transition de 2013-2015, plusieurs cadres de son parti le quittent.
Opposant à Faustin-Archange Touadéra, le PNCN intègre, après la présidentielle de décembre 2020, la plateforme de l’opposition démocratique (COD-2020). Opérateur économique, le choix de l’opposition contraste avec ses affaires. D’où nécessité de rallier le camp présidentiel en 2022, en marge du dialogue républicain. Dès le lendemain dudit dialogue, il crée une plateforme politique, l’Union des forces démocratique de l’opposition (UFDO) pour faire, selon ses propres mots, des propositions constructives au gouvernement. Epuisé par la maladie qui le décimait à petit feu, Cyriaque Gonda rendit l’âme, le 21 mars 2023 à Bangui. Il laisse en héritage, une politique dont le fondement est le dialogue et la recherche du consensus.
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