Après presque 10 ans de dysfonctionnement, les activités judiciaires ont repris à Alindao dans la Basse-Kotto. Cette reprise, marquée par l’audience de prestation de serment des officiers d’Etat civil de la mairie, redonne espoir à la population en quête de justice.
Pour cette première audience civile, qui a débuté depuis une semaine, 20 dossiers sont inscrits au rôle. Il s’agit entre autres de revendications immobilières, violences faites aux femmes, pensions alimentaires… Les usagers de justice saluent cette reprise des audiences publiques, gages, selon eux, du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
Besoin de justice
« Nous sommes contents de cette reprise des activités judiciaires à Alindao. Parce que nous avons besoin de la justice pour résoudre les nombreux problèmes dans la localité », s’est réjoui Deo Gracias Baillet, un justiciable.
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A défaut d’un Palais de justice, le corps judiciaire utilise une pièce de la mairie d’Alindao comme salle d’audience. Les juges affectés dans la région n’ont ni mobiliers ni fournitures de bureau.
Absence de maison d’arrêt
« Aujourd’hui, l’audience civile continue. Je veux, par la même occasion, vous rassurer que nous sommes en train de préparer les audiences correctionnelles même si nous n’avons pas de maison d’arrêt et de correction où envoyer les personnes condamnées afin d’y purger leur peine », a regretté Franck Fernand Kéréhine, procureur près le Tribunal de grande instance d’Alindao.
Aujourd’hui, les auxiliaires de justice telles que la police et la gendarmerie n’ont pas de bâtiments appropriés pour le bon fonctionnement de leurs services. Celles-ci se voient obliger d’emprunter aux particuliers de la ville, de vieux bâtiments pour mener leurs activités.
« Cela pose problème »
« Les unités de police judiciaire d’Alindao utilisent des bâtiments privés, réquisitionnés pour le besoin. La crainte est que si les propriétaires revendiquent leurs biens, nous serons obligés de les leur restituer. Cela pose problème. Normalement, ces unités de justice que sont la gendarmerie et la police doivent être logées dans leurs propres structures pour bien travailler », a conclu Franck Fernand Kéréhine.
La ville d’Alindao dans la Basse-Kotto est située à presque 500 kilomètres à l’Est de Bangui et compte environ 70.000 habitants. Les services de l’Etat y sont en ruine à cause de multiples événements malheureux que la ville a connus.
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