En République centrafricaine, la question de la désinformation ou la rumeur ne se limite pas qu’aux faits de société. Mais, elle peut aussi impacter négativement sur la prise de décision de justice. C’est ce que témoigne Amandine Amangour, chef de groupe Bangui-Moraye à Birao, à la cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka.
Que savez-vous des fausses informations dans votre localité ?
« C’est notre quotidien et on en a tellement souffert dans notre ville et quartier. Nous sommes dans une zone où la sécurité reste un défi et ces informations qui nous parviennent souvent nous laissent confus. Il ne se passe pas un instant qu’on nous alerte à propos des attaques armées. Ces nouvelles nous déstabilisent et paralysent souvent les activités champêtres dans la région. J’aurais aimé que cela s’arrête. »
Avez-vous déjà géré des litiges basés sur les rumeurs ?
« Oui, il y avait tellement de problèmes liés à des rumeurs qui me sont parvenus surtout après la dernière crise qui a secoué le pays. Toutefois, je me suis abstenu de rendre un verdict parce qu’il n’y a aucun fait sur lequel vous pouvez vous fier. »
Quel conseil pour vos pairs qui gèrent les contentieux au quotidien ?
« A tous ceux qui exercent des fonctions des chefs du quartier, chef de groupe afin de rendre la justice manifeste, je leur demande de ne pas exercer un arbitrage en se basant sur les rumeurs ou fausses informations. Car tout jugement qui ne respecte pas les normes de la vérité, c’est-à-dire qui fait parler les faits, peut générer des conflits au sein d’une société.»