Les habitants de la sous-préfecture de Bayanga, située dans la réserve spéciale de la forêt dense de Dzanga-Sangha dans la Sangha-Mbaéré, vivent depuis quelque temps dans la psychose. Ils sont inquiets de la montée des morts subites causées par des animaux féroces ou enregistrées dans des conditions mystérieuses entre 2022 et 2023.
Cette inquiétude est partagée par le président de la délégation spéciale de Bayanga, qui a échangé la semaine dernière avec des leaders communautaires et des chefs de quartiers. Les attaques mortelles perpétrées par des animaux sauvages en brousse, les morts par noyade ou dues aux violences policières récurrentes à Bayanga, ont été au centre de cette réunion d’urgence.
« Arrêter cette hémorragie »
« Les gens vont à la chasse et certains meurent en pleine forêt où ils sont enterrés. D’autres reçoivent des tuméfactions au corps et reviennent mourir au village. Il y a surtout les cas de noyade avec la mort d’un maître parent dont le corps n’a jamais été retrouvé. Pour arrêter cette hémorragie, j’ai convoqué tous les chefs pour diagnostiquer la situation », a précisé Dieudonné Justin Mobanza, président de la délégation spéciale de Bayanga.
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Comme illustration des attaques en brousse, une femme a failli tomber dans le filet des malfrats (non identifiés). Cela s’est produit mi-avril 2023 au village Yandoumbé, situé à 2 kilomètres de Bayanga, selon Simplice Tayan, sous-préfet par intérim de Bayanga.
« Leur travail consistait à prélever le sang »
« On m’a donné une information hier et je vous la partage. Selon la nouvelle, des hommes cagoulés étaient sur l’axe Lindjombo et leur travail consistait à prélever le sang des passants. Une femme a réussi à leur échapper », a témoigné Simplice Tayan.
Le chef de cantonnement forestier de Bayanga estime que les animaux sauvages ne sont pas généralement méchants. Les agressions mortelles, dont ils sont les auteurs, sont extraordinaires.
« Des cas mystiques »
« Pour ces cas d’agression mortelles venant des animaux sauvages, ce sont des cas mystiques pourrais-je dire. Parce que ces animaux sauvages ne sont pas naturellement agressifs. Ils se défendent quand ils se sentent en danger », a précisé Tiburce Destin Gologonda, chef de cantonnement forestier à Bayanga
Les proches d’une dizaine de personnes, qui sont mortes tragiquement ces dernières années à Bayanga, demandent l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces drames.
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